LA MACROBIOPSIE par Mammotome est désormais remboursée. Cet examen réalisé en ambulatoire par le radiologue (85 centres en France) en cas d'image douteuse à la mammographie (décision collégiale) est simple, rapide et fiable (sensibilité 98,5 %, spécificité voisine de 100 %), avec une précision millimétrique. La patiente, qui ne doit pas être nécessairement à jeun, prévoit un rendez-vous d'une heure pour une procédure qui dure de 20 à 40 minutes. Une prémédication est habituelle. Après anesthésie locale et une petite incision de 3 à 4 mm, sous guidage radiologique ou échographique (choix du radiologue), la sonde creuse renfermant un couteau cylindrique rotatif est introduite dans la zone repérée. La technique, grâce à une puissante double aspiration, permet, d'une part, d'immobiliser le tissu lésionnel avant de couper, d'autre part, d'aspirer le sang, assurant ainsi une excellente hémostase et une sécurité de prélèvement.
Point important : la sonde n'est introduite qu'une seule fois, la taille de la pièce de biopsie est celle d'un pois ou d'une prune. La patiente peut immédiatement reprendre ses activités, une fois le pansement compressif posé.
Les complications sont peu fréquentes : ecchymose le plus souvent, rarement hématome sans gravité ; les antalgiques majeurs ne sont nécessaires que très rarement, estime le Dr P. Sebag (radiologue, Nice). Les résultats après analyse et commentaires sont disponibles sous huitaine.
Actuellement, le diagnostic de cancer du sein est plus précoce : il s'effectue par mammographie au stade infraclinique dans 40 % des cas (2 % seulement dans les années 1980). Attention, toutefois : les campagnes de dépistage gratuit sont moins suivies au fil du temps, souligne le Dr D. Serin (Avignon). En outre, 90 % des microcalcifications ( a priori potentiellement malignes) se révèlent bénignes, d'où l'intérêt de lever l'angoisse d'un cliché douteux. Le Mammotome constitue une excellente alternative à la biopsie chirurgicale : il permet de supprimer 70 % de ces actes qui requièrent anesthésie générale et hospitalisation. La biopsie par mammotome est plus rapide et moins coûteuse, souligne le Dr K. Clough, chirurgien (Institut du sein, Paris). En cas de cancer, la cure chirurgicale est réalisable en un temps.
A la suite du remboursement de la macrobiopsie par Mammotome, une enquête nationale TNS-Sofres a été menée en novembre, par téléphone, auprès de 319 femmes âgées de plus de 40 ans et de 121 gynécologues libéraux afin d'évaluer les attitudes en cas de lésion douteuse à la mammographie.
Une femme sur quatre, trois gynécologues sur quatre.
Les femmes connaissent mal les différentes techniques de prélèvement de tissu mammaire : la moitié savent ce qu'est la biopsie chirurgicale, 29 % connaissent la macrobiopsie mammotome, 38 % ni l'une ni l'autre. Les trois quarts font confiance à leur médecin et ne cherchent pas d'autre avis ; 70 %, en cas de lésion, souhaiteraient un prélèvement afin de savoir si la lésion est ou non maligne.
Les gynécologues, en cas de lésion douteuse, citent en première intention la cytoponction et la ponction, cependant, les trois quarts pensent à la macrobiopsie par Mammotome et 33 % à la biopsie chirurgicale.
En cas de lésion bénigne classée ACR 3, les avis sont partagés entre surveillance (36 %) et prélèvement immédiat (40 %), percutané plutôt que chirurgical.
Pour les foyers de microcalcifications suspects (ACR 4), la macrobiopsie par Mammotome trouve son indication préférentielle (56 %) ; 26 % cependant citent la biopsie chirurgicale.
En cas de masse-nodule non palpable suspect (ACR 4), 39 % recommandent la biopsie chirurgicale, 29 % un prélèvement percutané (ponctions, biopsies).
Les trois quarts des gynécologues estiment que le délai moyen d'obtention de rendez-vous pour la macrobiopsie par mammotome serait de moins d'un mois. Si le délai est supérieur, 67 % maintiennent l'indication (attente du rendez-vous ou orientation vers un autre centre) ; un quart opteraient alors pour une biopsie chirurgicale.
Conférence de presse organisée par Ethicon Endo-Surgery. La liste des centres agréés peut être consultée sur : www.mammotome.org.
Prise en charge
La macrobiopsie par Mammotome bénéficie d'un forfait de prise en charge par l'assurance-maladie qui comprend :
- la cotation d'un acte de radiologie ;
- un forfait technique à hauteur de 305,28 euros TTC.
L'examen s'inscrit dans les nouvelles recommandations concernant la prise en charge du cancer du sein : pour être pris en charge, l'examen doit faire l'objet d'une décision collégiale rassemblant, selon les patientes, les recommandations de plusieurs spécialistes médicaux : gynécologue, oncologue, radiologue, radiothérapeute chirurgien, anatomopathologiste.
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