NAGUÈRE symboles de la réussite sociale, les berlines haut de gamme ne font plus rêver les cadres supérieurs.
Acheter une Mercedes Classe S, une BMW Série 7 ou une Audi A8, n’est plus très tendance. Depuis quelques années, ce sont les gros 4x4 qui bénéficient de la cote d’amour. Les vrais héros des temps modernes ont pour noms Mercedes Classe M, BMW X5, Volkswagen Touareg, Rand Rover, Audi Q7, Volvo XC 90. Ils trouvent refuge dans les avenues des banlieues résidentielles et sur les parkings des Relais et Châteaux.
Si les constructeurs allemands maintiennent une présence encore significative sur le marché des berlines de luxe, c’est essentiellement grâce au diesel. Abandonner ce créneau ? Il n’en est bien sûr pas question. Le Moyen-Orient, l’Asie et l’Amérique raffolent toujours de ces opulentes limousines aux glaces teintées.
Avec la nouvelle génération de S80, Volvo espère précisément rester au contact de ses rivaux germaniques. C’est d’ailleurs la seule raison d’être de cette S80 dont la génération précédente n’a pas tout à fait répondu aux attentes.
Le luxe à la scandinave, thème de campagne choisi par Volvo pour le lancement de la S80, a malheureusement peu de chances de faire tourner les têtes de ses soupirants.
C’est une affaire entendue, elle n’a pas à rougir de la comparaison avec ses rivales d’outre-Rhin en termes d’espace, de confort, de qualité, de comportement routier et de motorisations.
La vraie question est en fait de savoir ce qui peut pousser un acheteur de série 5, de classe E ou d’A6 à craquer pour une suédoise aussi froide et guindée.
Volvo a sans aucun doute planché sur le sujet. Le fruit de ses cogitations laisse malgré tout perplexe. A quelques détails près, la S80 ressemble trait pour trait à celle qu’elle remplace. Mêmes épaulements entourant la caisse, même feux arrière, même type de console centrale que sur une S40. Dommage pour ceux qui avaient fantasmé sur un véhicule plus original.
A peine plus généreuse que l’ancienne (+ 4 cm en hauteur, + 6 cm en largeur, + 4 cm au niveau de l’empattement, même longueur), la S80 n’en est pas moins respectable.
Les innovations technologiques déclinées à la faveur de son intronisation lui offraient une belle opportunité de délimiter son territoire. Las, le système d’avertissement anti-collision destiné à prévenir un choc et celui de surveillance de l’angle mort (inspiré de celui de l’Audi Q7) sont facturés en supplément.
En se mettant au diapason des constructeurs allemands, spécialistes du tout optionnel, Volvo a certainement raté une occasion de s’attirer les faveurs d’une partie de la clientèle.
> JACQUES FRÊNE
La S80 en bref
– Longueur : 4,851 m.
– Largeur : 1,803 m.
– Hauteur : 1,493 m.
– Empattement : 2,835 m.
– Nombre de places : 5.
– Poids à vide : 1 618 à 1 1661 kg.
– Volume du coffre : 480 l.
– Contenance réservoir : 70 l.
– Motorisations, performances, consommation moyenne :
• 2.5 l T, 5 cylindres,200 chevaux (13), 235 km/h, 9,2 l ;
• 3.2 l, 6 cylindres, 238 chevaux (NC), 240 km/h, 9,8 l ;
• 4.4 l, V8 AWD, 315 chevaux (23), 250 km/h, 12,3 l ;
• 2.4 l, D 5 cylindres, 185 chevaux (11), 230 km/h, 6,4 l ;
• 2.4 l D, 5 cylindres, 163 chevaux (NC), 210 km/h, 6,3 l.
PRIX
2.4 D : de 34 900 à 42 400 euros ;
D5 : de 36 550 à 44 050 euros ;
2.5 l T : de 34 600 à 42 100 euros ;
3.2 l Geartronic : de 39 000 à 46 500 euros, 3.2 l Geartronic : de 41 000 à 48 500 euros.
V8 AWD Geartronic : 56 500 et 61 800 euros.
Les PLUS : Intérieur soigné, espace, confort, freinage-boîte.
Les MOINS : Innovations technologiques toutes facturées en option, prix, ligne trop consensuelle, moteur V8 bruyant à l’accélération.
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