Le liraglutide représente un progrès majeur dans le diabète de type 2, puisqu'il permet d'améliorer l'ensemble des paramètres glycémiques sans augmentation de poids.
EN DEVELOPPEMENT chez Novo Nordisk, le liraglutide appartient à la classe des analogues du GLP-1 humain. Il reproduit les effets de cette incrétine sécrétée par les cellules entéroendocrines L de l'iléon distal au moment des repas, comme la stimulation de la sécrétion d'insuline, l'inhibition de la sécrétion de glucagon, le ralentissement de la vidange gastrique et la réduction de la prise alimentaire. Deux modifications ont été apportées à cette protéine endogène pour qu'elle conserve le maximum d'homologie avec le GLP-1 humain. Cette petite prouesse technologique des Laboratoires Novo Nordisk a permis d'obtenir une nouvelle génération de molécules à durée d'action prolongée. L'allongement de la durée d'action permet un traitement par une seule injection quotidienne, quel que soit le moment de la journée. A cette innovation s'ajoutent les propriétés tout à fait intéressantes du liraglutide au cours du diabète de type 2, comme l'ont évoquées les Prs Brucker (Paris) et Basdevant (Paris).
L'ensemble des complications cardio-vasculaires est la principale cause de mortalité et de morbidité chez les diabétiques. Des complications qui pourraient être en grande partie évitées par un meilleur contrôle du risque vasculaire, c'est-à-dire du cholestérol, de la pression artérielle et de la glycémie, et grâce à une prise en charge nutritionnelle et médicamenteuse adaptée. Plusieurs études conduites en monothérapie ont fait état d'un effet bénéfique très net du liraglutide sur l'HbA1c. La diminution obtenue sur l'HbA1c dans le groupe traité par 1,9 mg/j de liraglutide a atteint 1,7 % vs placebo, permettant à environ 50 % des patients d'obtenir une HbA1c < 7 % en seulement 14 semaines et sans aucune hypoglycémie majeure. Dans cette étude menée chez 165 patients qui ont testé les trrois dosages de liraglutide versus placebo, cet analogue du GLP-1 humain a démontré non seulement une amélioration de l'ensemble des paramètres glucidiques (glycémie à jeun, glycémie postprandiale et HbA1c), mais également un effet bénéfique sur le poids et sur un certain nombre de marqueurs cardio-vasculaires. Une diminution des triglycérides et une amélioration significative de la pression artérielle systolique (amélioration de l'ordre de 5,2 à 7,9 mmHg vs placebo) ont en effet été rapportées. A cela s'ajoutent des effets bénéfiques directs sur la cellule myocardique et sur la fonction endothéliale mis en évidence avec le GLP-1, chez l'animal. Ce qui laisse présager de vraies opportunités pour les analogues du GLP-1 humain.
Liraglutide et perte de poids.
L'arrivée du liraglutide n'est pas sans intérêt pour le futur de la pratique clinique car il permet de contrôler la prise alimentaire au niveau central (hypothalamus), de ralentir la vidange gastrique par effet mécanique et vraisemblablement d'agir sur d'autres paramètres métaboliques qui peuvent contribuer à faire perdre du poids. Il représente donc une véritable solution à une des préoccupations majeures du patient diabétique : la prise de poids. La perte de poids a été démontrée chez les rats, mais aussi chez l'homme diabétique. Administré en monothérapie, le liraglutide permet d'obtenir une réduction pondérale de 3 kg à la dose de 1,90 mg/j. Ce bénéfice est également retrouvé quand il est administré en association. Cette perte de poids n'apparaît pas dépendante des troubles digestifs qui accompagnent parfois l'administration de l'analogue et s'estompent avec le temps, à savoir nausées et diarrhées.
Pour le Pr Basdevant, cet analogue du GLP-1 humain apparaît comme très prometteur pour le traitement des diabétiques, soit près de trois millions de Français. De nombreux points restent cependant à préciser : qui sont les répondeurs particuliers en termes de perte de poids, l'argument « perte de poids » va-t-il modifier la situation métabolique des patients et leur qualité de vie, cet argument va-t-il influencer la compliance au traitement. Quels seront les effets pondéraux du liraglutide au long cours. Autant de questions qui restent encore à élucider. L'ensemble des effets attendus par le liraglutide est actuellement étudié dans un large programme international de phase 3 regroupant plus de 4 000 patients, LEAD (Liraglutide Effect and Action in Diabetes).
Symposium organisé par les Laboratoires Novo Nordisk.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature