Les laboratoires internationaux dans le débat

Le LIR fait des propositions de réforme

Publié le 25/05/2004
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LE LIR (Laboratoires internationaux de recherche), qui regroupe 14 filiales françaises de laboratoires pharmaceutiques internationaux, a pour vocation « d'attirer les investissements de nos maisons mères vers la France », selon l'expression de Christophe Weber, tout à la fois président de GlaxoSmithKline France et du LIR. Employant à travers ses membres près de 30 000 salariés en France et représentant 27 unités de recherche et développement et 33 implantations industrielles, le LIR ne pouvait laisser se dérouler le débat sur la réforme de l'assurance-maladie sans prendre lui-même position.

Un tryptique vertueux.
Pour Christophe Weber, cette réforme doit reposer sur un triptyque vertueux : « Le bon usage des soins, la reconnaissance du progrès thérapeutique et une bonne attractivité de la France pour le médicament d'innovation. » S'agissant du bon usage des soins, Christophe Weber souhaite « un rôle très fort pour l'Anaes [Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé] dans l'établissement de référentiels et de protocoles sur le bon usage des soins. Le LIR est prêt à s'engager pour en être partie prenante et faire la promotion des référentiels. La concurrence ne doit pas s'exercer au détriment du bon usage. » Sur le volet du progrès thérapeutique, le président du LIR a invité à « adapter les méthodes d'évaluation de la commission de la transparence à la prise en compte des spécificités et de la complexité du progrès thérapeutique ».
En clair, le LIR juge que la mission de la commission de la transparence (qui est de fournir aux ministres chargés de la Santé et de la Sécurité sociale un avis sur l'intérêt d'un médicament en le comparant aux médicaments existants) s'exercerait mieux si elle tenait compte des études post-AMM dans l'établissement de son diagnostic. Le LIR propose même que « pour certains médicaments à promesse thérapeutique forte, mais dont la valeur définitive ne pourra être démontrée qu'après des études complémentaires longues, et en utilisation réelle, un prix provisoire puisse être négocié pour une durée de trois à cinq ans ; un cahier des charges des données à recueillir en post-AMM étant établi avec les autorités de santé pour permettre à la commission de la transparence de déterminer le SMR (service médical rendu) et l'Asmr (amélioration du service médical rendu) du produit ».
Enfin, en ce qui concerne le volet de l'attractivité de la recherche en France, le LIR appelle de ses vœux le renforcement des partenariats public-privé, avec notamment la création d'une fondation Entreprises/recherche publique/Etat, et un redéploiement de la taxe sur la promotion qu'acquittent les laboratoires pharmaceutiques vers le financement de la recherche et du développement.

> HENRI DE SAINT ROMAN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7547