CETTE SEMAINE, le « Jama » publie trois nouvelles études sur le lien entre alimentation et cancer.
Le Dr Ann Chao s'est intéressée à la consommation à long terme de viandes rouges et de viandes cuisinées de 148 610 adultes de 50 à 64 ans résidant dans l'un des 21 Etats américains où il existe un registre des cancers. Tous ont répondu par deux fois (1982 et 1992/1993) à des questionnaires sur l'alimentation. Ils ont été suivis jusqu'au 31 août 2001. A cette date, 1 667 cancers colo-rectaux ont été enregistrés. Ceux qui consommaient le plus de viande rouge et de viandes préparées ont vu leur risque de cancer du côlon majoré de 50 % environ par rapport aux sujets à consommation moyenne. Ceux qui mangeaient de grandes quantités de poulet et de poisson avaient un risque minoré.
Dans un éditorial, le Dr Willett explique que l'étude ne permet pas de conclure formellement à un lien entre viande rouge et cancer colique ; il faudrait un suivi plus long avec des estimations alimentaires régulières prenant en compte les modes de cuisson et accompagné d'une caractérisation moléculaire des tumeurs en cause.
Fruits et légumes.
La deuxième étude fait suite à des publications suggérant un effet protecteur de la consommation de fruits et légumes sur le cancer du sein. S'appuyant sur l'analyse d'une population de 285 526 femmes de 25 à 70 ans de dix pays européens, Carla van Gils conclut à l'absence de lien entre ces deux notions. L'analyse détaillée de l'alimentation des 3 659 femmes atteintes de cancer invasif n'a pas permis d'observer de différence en matière de consommation de fruits et de légumes par rapport aux témoins. Pour l'auteur, « l'effet protecteur rapporté dans les études précédentes pourrait être en rapport avec un biais d'analyse ».
Une étude coréenne suggère qu'un diabète ou une intolérance au glucose pourrait majorer l'incidence de certains cancers (pancréas, oesophage, foie, côlon, rectum et col de l'utérus). Sur 1 298 385 sujets de 35 à 95 ans, suivis dix ans, 26 473 décès ont été enregistrés ; 848 pourraient être en rapport avec des troubles de l'équilibre glycémique. Pour l'éditorialiste, le Dr K. Cooney, « il reste à prouver que l'incidence des cancers pourrait être diminuée par une lutte contre l'hyperglycémie. En Corée, où l'incidence du diabète reste faible, cette démonstration pourrait être plus difficile à effectuer qu'aux Etats-Unis ».
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