Cette année à nouveau nous nous réjouissons de l’initiative du Quotidien du Médecin de dédier un numéro spécial à la psychiatrie. Notre discipline est foisonnante, elle fait le lien avec des champs de connaissance et de recherche d’une très grande diversité. Ce n’est pas la psychiatrie qui serait une branche de la médecine, c’est la médecine qui est une branche de la psychiatrie, aurait dit Henri Ey. Et bien d’autres champs encore pourraient en relever !
Certes, la morosité économique de notre vieille Europe nous confronte à une érosion lente, mais certaine, de nos moyens, alors que dans le même temps les demandes adressées à la psychiatrie se multiplient. Certes, de nombreux progrès sont nécessaires pour accompagner au mieux nos patients, alors que l’industrie pharmaceutique tend au contraire à abandonner le champ des maladies mentales, qui ne correspondent pas au modèle dit de niche pour des molécules onéreuses. Certes, de vaines querelles de chapelles, ou pire encore d’idéologies, persistent encore, ici ou là, à diviser nos rangs. Mais, dans le même temps, notre discipline fait preuve d’une énergie toujours renouvelée, relève des défis majeurs et bénéficie de l’enthousiasme d’une jeune génération dont le pragmatisme et l’ouverture d’esprit promettent des lendemains réjouissants.
La prise en charge des réfugiés syriens au Liban, l’avenir des psychothérapies face aux nouveaux outils de communication, l’exercice en UHSA, le rôle de l’incertitude dans l’émergence du délire, la question du désembrigadement, les troubles cognitifs dans la dépression ou les nouveaux outils d’évaluation des hallucinations sont quelques-uns des thèmes montrant dans ce numéro la vitalité de notre spécialité.
Au lendemain des terribles attentats ayant frappé la France, adressons un hommage tout particulier aux victimes et à leurs familles, et sachons également souligner la qualité de celles et ceux qui, parmi nos équipes soignantes, ont su porter assistance à des personnes dont la vie a basculé en l’espace de quelques heures. Les soignants, infirmiers, psychologues et bien sûr psychiatres ont répondu à l’appel, et il est probable qu’ils devront encore le faire dans les mois qui viennent. En tant que professionnels en charge de la santé mentale bien sûr, et en tant que citoyens également : nous ne cesserons de réaffirmer cette présence et cette solidarité.
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