Après avoir rendu publics les résultats d'un sondage sur les attentes des Français en matière de politique de santé (« le Quotidien » du 21 février), le Leem (Les Entreprises du médicament) entend bien ne pas en rester là. Car pour son président, Christian Lajoux (photo), «le débat électoral autour de l'élection présidentielle ne parle pas suffisamment des enjeux de santé. Les candidats n'ont pas ou peu abordé le sujet dans sa dimension économique et industrielle, et l'ont essentiellement abordé sous l'angle de la prévention et de la santé publique». Christian Lajoux n'a évidemment rien contre la santé publique ou la prévention, mais il note un décalage entre le débat présidentiel sur la santé, qui lui apparaît «convenu, général et défensif», et l'opinion des Français exprimée à travers les résultats du sondage, qui «encourage une révision des raisonnements et des clichés qui ont cours sur l'économie de la santé, au moment où vont se définir de nouvelles options».
Si bien que Christian Lajoux compte bien prendre son bâton de pèlerin pour aller prêcher la bonne parole tous azimuts. Avec cependant quelques cibles privilégiées, comme les candidats à l'élection présidentielle, tout d'abord. Christian Lajoux leur pose trois questions : Veut-on faire de la santé une priorité politique pour la France ? Veut-on faire de l'économie de la santé un facteur de richesse pour le pays ? Veut-on parier sur l'innovation pour améliorer la santé et faire de la France un des grands pays des sciences du vivant ? Outre les candidats à la présidentielle, ces questions seront martelées dans les débats publics et sur le blog de Christian Lajoux (www.2007prioritesante.com). De plus, prévient le patron du Leem, «nous sollicitons des réponses que nous publierons en mai, pour sensibiliser les nouveaux députés à la responsabilité qui sera la leur lorsqu'ils devront décider d'allouer les ressources collectives à la santé, à la défense ou aux aides économiques».
Mais Christian Lajoux va encore plus loin et va écrire un message à tous les collaborateurs de l'industrie pharmaceutique (100 000 emplois directs) : «Je n'hésite pas à attirer leur attention. Je leur adresse un message direct pour qu'ils réfléchissent bien, en leur âme et conscience», au fait que «la France se doit de rester un des grands pays des sciences de la vie». Dans ce courrier, le président du Leem appelle chaque collaborateur de l'industrie pharmaceutique «à faire prendre conscience autour de lui de l'importance de cette question, pour que les prochains décideurs prennent en compte la place fondamentale que doit avoir la santé dans notre vie sociale et économique».
Le Leem, manifestement échaudé par trois années de lourde contribution à la réforme de l'assurance-maladie, avec les conséquences que cela a eu en termes de compétitivité et de capacité à investir dans la recherche et le développement, tente de baliser le terrain du prochain quinquennat et de la prochaine législature.
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