DANS CERTAINS cas exceptionnels, l’acharnement thérapeutique pour maintenir en vie les grands prématurés lourdement handicapés n’est pas forcément souhaitable, reconnaît l’église anglicane. «Il se peut qu’il y ait des occasions où, pour un chrétien, la compassion l’emportera sur la règle que la vie doit être inévitablement préservée», écrit l’évêque de Southwark, Tom Butler.
Dans sa contribution à la réflexion de la commission d’éthique Nuffield, qui doit faire paraître demain des recommandations sur la survie des grands prématurés lourdement handicapés, l’évêque de Southwark affirme, au nom de l’église anglicane, que, «dans certaines circonstances, il peut être juste de stopper ou de retirer un traitement, sachant qu’il est possible, probable ou même certain, que cela provoquera la mort». L’évêque insiste sur le fait que cette décision doit être prise «avec réticence», lorsque toutes les autres possibilités ont été explorées. Et il évoque, avec une grande prudence, le coût financier associé à leur maintien en vie à tout prix, invoquant le «principe de justice» pour sauver «d’autres vies».
La semaine dernière, le Collège royal des obstétriciens et gynécologues de Grande-Bretagne avait réclamé un débat sur la possible légalisation de l’euthanasie pour les nouveau-nés le plus lourdement handicapés.
La question est très sensible au Royaume-Uni, en raison d’une bataille judiciaire très médiatisée pour maintenir en vie une petite fille qui a aujourd’hui trois ans, Charlotte Wyatt. Née à six mois de grossesse, elle pesait 450 g et mesurait 13 cm. Ses parents l’ont emporté contre les médecins, qui souhaitaient ne pas la ranimer.
La petite fille a survécu, mais reste dans un état quasi végétatif, sourde, quasi-aveugle, survivant avec un respirateur artificiel, alimentée par sonde. Ses parents se sont depuis séparés et l’hôpital où elle a passé toute sa vie lui cherche une famille d’accueil.
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