TOURISME
L'air est pur, l'eau d'un vert de jade semble vouloir imiter l'émeraude des rizières qui bordent le fleuve Pampa. Fleuve ou canal ? Difficile à dire, mais une chose est sûre, cette Pampa-là n'a rien d'argentine. Ici, aux confins du Kérala, tout près de la côte sud-ouest de l'Inde, un inextricable entrelacs de cours d'eau baigne, comme pour la visiter, la région d'Allepey.
Le meilleur moyen pour pénétrer le cur de ce réseau aquatique est encore de l'emprunter. D'anciennes barges à riz, qui servaient il y a peu à transporter le fruit des récoltes, ont été transformées avec bonheur en mobil-home flottants et proposent aux touristes de petites croisières sur les Backwaters (canaux et lagunes).
Coucher de soleil sur les backwaters
Faits de chaumes, de cannes et de paille - un toit a été ajouté à la structure d'origine -, les house boat abritent deux chambres munies de salles de bains et sont menés par trois hommes d'équipages (1 cuisinier et deux pilotes). Pour les deux ou quatre occupants qu'ils accueillent, les conditions luxueuses de ce voyage pas comme les autres ont indéniablement un parfum d'anciennes colonies.
Qui n'a pas contemplé le spectacle du soleil couchant sur les rives mouvantes des backwaters n'a rien vu. Le calme y est absolu. Même le bruit - discret - du moteur des embarcations finit par se faire oublier. Restent les effluves d'un chant arabe, qui montent des rives de la lagune. Le voyageur s'en étonne. Pourtant, non loin de là, la ville de Cannanore héberge la plus importante communauté musulmane du pays, issue du métissage d'immigrés arabes avec la population locale. L'ouïe au repos laisse la vue se repaître d'un paysage à la fois changeant et identique. Les house boats cheminent lentement sur la lagune, et le regard ne peut se laisser surprendre. Les rideaux de palmiers alternent avec les champs inondés des rizières, et parfois, un village - quelques cabanes de bois - humanise la rive. Tandis que nous glissons sur l'onde, un groupe d'enfants sort de nulle part pour accompagner le cortège des barges sur quelques dizaines de mètres : « Pen, please, pen ! », crient les bambins en agitant les bras.
A bord, l'heure du dîner approche et l'équipage s'active. Le traditionnel thali, mélange culinaire du sud de l'Inde, ne tarde pas à garnir la table basse. Le riz y est bien sûr central, mais il ne suffira pas à éteindre « l'incendie » allumé par les divers caris assaisonnés de sauces acides et pimentés... Heureusement, quelques beignets de bananes accompagnés de fraîches tranches d'ananas finissent par adoucir palais et papilles.
Loin de l'agitation des villes
La nuit passée à bord a été calme, auvent ouvert mais moustiquaire baissée garantissaient fraîcheur et tranquillité. La lumière du matin est belle et magnifie les couleurs. Et des couleurs, le Kérala en est riche. Des oranges, verts ou vermillons des saris, aux pastels des églises perdues au milieu des canaux, toute la palette y passe. La nature n'est pas de reste : perroquets, martins-pêcheurs et jacinthes d'eau ajoutant leur touche au tableau. Entre deux villages-étapes, la descente donne à voir des femmes lavant le linge, des hommes se baignant nus et de frêles pirogues mues à l'« huile de coude ». On est bien loin de l'agitation des villes, telle Madras (côte est de l'Inde), métropole vrombissante submergée par l'interminable pétarade des rickshaw (pétrolettes à 3 roues qui servent de taxis) ou, plus haut nord encore, de Bombay la grise où la pauvreté des rues reste indescriptible.
Mais l'impression d'une vie plus facile est ici trompeuse, et le voyageur prend vite conscience de la pénibilité du travail dans la lagune ; il relève également la quasi absence de réseau d'évacuation des eaux usées. Qu'importe, un peu par égoïsme, un peu par ignorance, le constat ne parvient pas à gâcher le plaisir de contempler le geste ample du lanceur d'épervier, ou la pause plus convenue du cornac perché sur l'éléphant mythique.
Pour partir
TRANSPORTS :
- Vol Paris-CDG/Madras ( via Francfort) sur Lufthansa (3 vols par semaine) à partir de 818 euros A/R.
Rens. : Lufthansa : Tél. 08.20.02.00.30.
FORMALITES :
Passeport en cours de validité. Visa obligatoire.
SANTE :
Traitement antipaludéen fortement conseillé.
CLIMAT :
Tropical humide. Mousson de mai à octobre.
HEURE :
+ 3 h 30 en été et + 4 h 30 en hiver.
MONNAIE :
La roupie indienne. Un euro = 6 roupies. Carte de crédit acceptées dans les hôtels.
SEJOURS :
Outre des forfaits d'accès avion A/R Paris-Madras + transferts + 1 nuit d'hôtel petit déjeuner, Asia propose des circuits et des séjours individuels à la carte en Inde du Sud.
Par exemple le circuit complet « Un Sud Epicé », de 11 jours/9 nuits à partir de 2 560 euros Paris/Paris comprenant les vols internationaux et intérieurs, les transferts, l'hébergement en pension complète, les transports en voiture individuelle, la croisière sur les « Backwaters », les visites et les excursions avec guide francophone.
LIRE :
- Guides « Inde du Sud » Arthaud, Gallimard/La Bibliothèque du Voyageurs, Hachette/Guide bleu.
RENSEIGNEMENTS :
- Office du tourisme de l'Inde. 13, Bd Haussmann, 75009 Paris. Tél. 01.45.23.30.45 et www.india-tourism.com/fr
- ASIA, 1, rue Dante, 75005 Paris. Tél. 01.44.41.50.10 et www.asia.fr
Brochure Asia dans les agences et à Quotidien Voyages. Tél. 01.53.63.84.40.
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