Nous voici au cœur d’un pays qui vit à huis clos. A Yangon (ex-Rangoon), la principale ville du pays, vivent plus de cinq millions d’habitants. On y découvre des espaces verts, de beaux lacs, des rues où bringuebalent des bus surchargés et assez peu de voitures et un quartier colonial où trône le mythique hôtel Strand respirant toujours un certain flegme bien british.
L’emblématique Shwe Dagon Pagoda est un lieu unique au monde. Une ville dans la ville. Une pagode vivante, immense, où l’on sent une ferveur religieuse exceptionnelle. Chaque jour, plusieurs milliers de Birmans y passent un moment, pieds nus sur le marbre encore chaud.
Autre lieu de ferveur exceptionnelle, la pagode Maha Muni, à Mandalay, l’ancienne cité royale au Nord du pays. Hommes en longyi, l’habit traditionnel birman, et bonzes en robe safran s’agglutinent autour de ce Bouddha assis de près de 4 mètres et vont, de l’aube jusqu’au cœur de la nuit, coller de minces feuilles d’or sur le corps et les mains presque difformes de la statue ….Un rituel sans fin qui dure depuis des décennies.
Pays aux cent ethnies et plus, le Myanmar doit composer avec cette mosaïque que des conflits voire des guerres ont souvent opposé au fil du temps. Et les plaies ne sont pas toujours refermées. A Keng Tung, près de la frontière chinoise, dans cette zone que l’on appelle le Triangle d’or, longtemps - et probablement encore aujourd’hui - lieu de trafics de drogue et autres, on peut aller à la rencontre de quelques ethnies comme les Akkhas, les Ann ou encore les Lahu qui, tous, portent fièrement leurs habits traditionnels colorés. La balade, entre rizière et sous-bois sous un ciel grand bleu et un soleil éclatant, nécessite un guide local pour communiquer mais l’accueil est toujours chaleureux.
Bagan, est un autre lieu incontournable du pays. On a beau l’avoir vu des photos, on reste scotché ! Nous sommes au cœur d’un océan de stupas en briques rouges : plus de 2200 petits reliquaires en forme de cloche et nombre de temples… sur 42 km 2 !!!
La promenade en calèche, vieille tradition locale, est une plaisante façon de découvrir ce paysage irréel. Partout, dans les pagodes, des Bouddhas allongés, assis ou debout, couverts d’or du chignon jusqu’aux pieds, vêtus d’une robe qui joue avec toute la palette des jaune-orangé. Le soir, au coucher du soleil, les rares touristes grimpent sur la terrasse des temples pour admirer les derniers feux de l’astre rougeoyant partant lentement se cacher derrière les stupas. On reste alors saisi par la grandeur du site et la qualité presque irréelle du silence.
Enfin le lac Inlé. Ici, on se déplace uniquement en pirogue. Dans les modestes petits villages lacustres sur pilotis, toutes sortes d’artisans travaillent - et avec quel talent ! - l’or et l’argent, la laque, le fer, la poterie, tissent la soie et même, ce qui est unique au monde, la fibre de lotus.
Dans cette vallée inondée du centre du pays vivent les Inthas, les fils du lac. Des pécheurs toujours debout sur une jambe à l’arrière de leur fine pirogue à fond plat, l’autre jambe s’enroulant sur la rame pour faire avancer l’embarcation grâce à un déhanchement très caractéristique. Ils conservent ainsi les mains libres pour utiliser leur piège à poissons, un filet conique tendu sur des cadres en bois et bambou. Un étrange ballet dont on ne se lasse pas.
Au terme d’un séjour au Myanmar, il saute aux yeux que refuser d’aller dans ce pays où l’état de droit n’existe pas a pour conséquence d’infliger en quelque sorte une double peine aux Birmans qui vivent déjà à l’écart du monde. « Surtout ne nous boycottez pas, nous ont dit tous les Birmans rencontrés sur place. Nous avons un besoin vital de connaître le monde extérieur et votre présence et vos témoignages, sont irremplaçables ».
Visa obligatoire délivré sans difficulté sous 5 jours.
Ambassade : 60 rue de Courcelles 75008 Paris. Tel : 0156881590
Le T.O Terre Birmane, membre d'ATR, Agir pour un Tourisme Responsable, organise des voyages en individuel, en petits groupes et à la carte (www.terre-voyages.com),
Meilleure saison : début novembre à mi-février (saison sèche)
Guides : Lonely planet, Petit Futé et le Guide Evasion (Hachette) qui est une véritable invitation au voyage.
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