FRAICHEMENT diplômé, Nicholas Garrigan ne se voit pas travailler avec son père, médecin de famille écossais. Alors il pose un doigt au hasard sur le globe et se retrouve en Ouganda. Nous sommes en 1971 et Amin Dada vient de prendre le pouvoir.
Le jeune Dr Garrigan, qui va devenir le médecin personnel du dictateur, n’existe pas. Il est sorti de l’imagination de l’écrivain britannique Giles Foley, qui a lui-même grandi en Ouganda ; publié en 1998, « le Dernier Roi d’Ecosse » (en français aux éditions de l’Olivier) a obtenu le prix Whitbread du premier roman et plusieurs autres récompenses.
Amin Dada, qui fut surnommé «le boucher de l’Afrique», s’était autoproclamé président à vie et attribué toutes sortes de titres extravagants, dont ceux de dernier roi d’Ecosse ou de «seigneur de toutes les bêtes de la terre et des poissons de la mer». Pendant ses huit années de pouvoir, il a fait massacrer au moins 300 000 de ses compatriotes et, comme beaucoup de tyrans, il est mort dans son lit, en 2003 en Arabie saoudite, à l’âge de 78 ans.
Dans le film de l’Ecossais Kevin MacDonald, sa première oeuvre de fiction après deux documentaires (« Un jour en septembre » et « la Mort suspendue »), Amin Dada n’apparaît que peu à peu sous son visage tyrannique. Car le point de vue est celui de l’innocent – ou ignorant – jeune médecin et c’est son sort qui nous importe dans le versant thriller de l’aventure : va-t-il s’en sortir ?
Tourné dans le pays même, avec l’aide du président actuel, Yoweri Museveni, « le Dernier Roi d’Ecosse » bénéficie de la puissante interprétation de Forest Whitaker, nommé aux oscars pour ce rôle. Face à lui, James McAvoy ne manque pas de répondant mais surtout de charme.
« The Constant Gardener », « Blood Diamond », « le Dernier Roi d’Ecosse »... : l’Afrique et son histoire souvent dramatique fournit au cinéma anglo-saxon des scénarios qui lui permettent de se renouveler et d’ouvrir l’horizon de ses spectateurs.
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