GABRIEL GARRAN a toujours été sensible aux écritures contemporaines et a mis en lumière bien des auteurs. Il ne nous révèle pas Yasmina Reza mais tente de montrer que sa première pièce tient, avec le temps. Elle avait marqué, à l’époque, il y a une vingtaine d’années. « Art » allait recouvrir, de son succès durable, cette pièce comme la plupart des autres propositions de la comédienne devenue habile écrivain.
Dans un décor sobre de Florica Malureanu, des lumières de Gaëlle de Malglaive et avec la bande-son très importante à base de pluie et de rafales de vent de Pierre-Jean Horville, Gabriel Garran délègue aux acteurs qu’il a réunis, la responsabilité majeure.
Il use du terme de « conversationnel » pour qualifier la nature de la pièce... un mot étrange qui doit vouloir dire, gentiment, « bavard ». Et il est vrai que ce qui apparaît, c’est le bavardage, les répliques qui s’échangent sans que l’auteur ait eu souci d’un conflit vraiment puissant. N’empêche que cela se laisse voir, se laisse entendre, car le jeu est au premier plan.
Citons Margot Abascal, l’étrangère, celle qui veut partir et ne se décide pas assez vite, silences à la Isabelle Huppert, comédienne qui a choisi un registre et s’y tient. Citons, face à elle, deux hommes, Serge Hazanavicius, qui est franc, direct comme peut le sembler le personnage, Jean-Michel Dupuis, au contraire, plus torturé, plus ambivalent. Pas le cas de Pierre que joue Bernard Verley, qui s’amuse d’un homme qui aime la déclamation... Mireille Perrier est remarquable, déchirée, déchirante, tandis que Josiane Stoleru donne à Julienne une profondeur, une réactivité magnifique. Ce sont les très bons points d’une production loyale.
Théâtre Antoine-Simone Berriau, à 20 h 30 du mardi au vendredi, à 17 h 30 et 21 heures le samedi, à 15 h30 le dimanche. Durée : 1 h 50 sans entracte (01.42.08.77.71). Texte publié chez Actes-Sud/Papiers.
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