JAZZ/ROCK
Après un roman biographique consacré à Louis Armstrong, « Louie » (Editions Fayard), l'écrivain et critique de jazz Alain Gerber récidive avec deux ouvrages forts différents : « Jazz Teagarden, Pluie d'étoile sur l'Alabama » et « Miles Davis et le blues du Blanc » (tous deux aux Editions Fayard).
Le premier (230 pages, 18 euros) conte plutôt que raconte la vie mouvementée de celui qui fut l'une des figures incontournables du jazz classique, le tromboniste Weldon Leo « Jack » Teagarden, décédé à la Nouvelle-Orléans en 1964 à l'âge de 59 ans. De la jeunesse texane où il est élevé dans une famille où on pratique et aime la musique, jusqu'à son décès dans une ville mythique pour le jazz, l'auteur passe en revue avec un certain humour et beaucoup de sensibilité les principales étapes de la vie d'un homme aujourd'hui oublié, qui fut à la fois singulière et simple, dans l'Amérique des années d'insouciance.
Le second (135 pages, 12 euros) est un essai sur l'uvre - ou plutôt les différentes étapes enregistrées - du trompettiste Miles Davis, devenu au fil des temps une véritable icône du jazz moderne, et notamment sur sa relation avec les standards - de la chanson populaire américaine, des comédies musicales ou du rock sur la fin de sa carrière. Alain Gerber décortique le système Miles Davis qui consiste à emprunter des thèmes dans certains répertoires, à se les approprier, à s'en servir pour asseoir sa carrière avant de les renier complètement. Un ouvrage assez édifiant.
« Lady Sings the Blues » (Editions Parenthèse, 175 pages, 12 euros), l'autobiographie de la chanteuse Billie Holiday (1915-1959), écrite en 1956 en compagnie de William Dufty, vient d'être rééditée avec une nouvelle traduction de l'américain par Danièle Robert. Livre poignant, criant de vérité, à la fois sombre et éclatant, il témoigne de la vie tumultueuse et amoureuse d'une femme exceptionnelle et qui reste vraisemblablement l'une des plus grandes vocalistes de jazz, dont la voix suffit à transporter l'âme et à tirer les larmes des yeux. Pour l'anecdote (et les collectionneurs), signalons que la première parution en France de cet ouvrage en 1960 chez Plon, dans une traduction d'Yvonne et de Maurice Culllaz, comportait des hommages à Lady Day par des jazzmen contemporains, comme Buck Clayton, Kenny Clarke, Bill Coleman ou la chanteuse Lena Horne.
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