ARRIÈRE-ARRIÈRE-PETITE-FILLE de l'écrivain russe Léon Tolstoï (« Guerre et Paix », « Anna Karenine »), la sculpturale Viktoria Tolstoy nous arrive de Suède où elle est née en 1974 à Stockholm. Découverte par le pianiste Esbjörn Svensson, actuel leader du trio EST, la jeune femme s'est fait connaître en 1997 quand elle enregistre un album au son pop-jazz très mélodieux. Sa carrière explose vraiment quand elle rejoint l'écurie du label allemand ACT (distribution Harmonia Mundi) au début des années 2000, pour graver deux disques majeurs, qui mêlent titres de E. Svensson et reprises plus pop-rock, avec une pointe de funk.
Aujourd'hui, Viktoria Tolstoy et sa voix très claire sont de retour, avec « Pictures of Me » (Act), un CD de 13 morceaux incluant des originaux dus à la plume du duo Lars Danielsson (basse-violoncelle)-Caecilie Norby (chant) et des reprises de Prince, Peter Gabriel, Stevie Wonder, Paul Simon ou Van Morrisson. Un répertoire éclectique bénéficiant d'arrangements adaptés pour une vocaliste qui aime les défis et se remettre en question.
La démarche de la chanteuse norvégienne Solveig Slettahjell (prononcez : Shlet-A-Yell) contraste singulièrement avec celle de la belle Suédoise, même si, au début de sa carrière, dans les années 1990, la jeune femme, née en 1971 près d'Oslo, hésitait entre folk, country pop et standards de jazz, et s'était risquée à reprendre des chansons composées par Prince et Tom Waits.
C'est à partir de 2000, avec la formation de son groupe Slow Motion, emmené par le pianiste Morten Qvenil, que Solveig trouve sa voie-voix, confirmée par la parution récente de son dernier album, « Good Rain » (Act). A l'exception de deux titres, dont un de Johnny Mercer, les compositions proviennent d'un travail personnel et d'équipe, qui fourmille de références et d'improvisations, tout en conservant une cadence parfois retenue, mais qui ne manque pas de groove.
Le label norvégien indépendant JazzLand (distribution Universal Music Jazz France) fête cette année ses dix ans d'existence (1). Lancé grâce au succès de son fondateur, devenu l'une des figures majeures du jazz local, le pianiste-compositeur-producteur Bugge Wesseltoft, il mélange depuis les genres, allant du jazz techno au drum'n'bass, en passant par la house music, tout en conservant un pied dans le jazz moderne. Pépinière pour la nouvelle scène norvégienne, il sert de tremplin à des artistes comme la chanteuse Torun Eriksen ou le violoniste Ola Kvernberg. La première vient de sortir « Prayers & Observations », son deuxième CD pour le label, fait de dix compositions personnelles qui – et c'est une tendance dans le nord de l'Europe – intègrent la soul, la pop et le rock, avec un feeling très jazz et bluesy. Quant au second, accompagné de Steinar Raknes (contrebasse) et d'Erik Nylander (batterie) et élevé dans le jazz traditionnel, version Quintette du Hot Club de France, son style se rapproche plus du be-bop, voire du bluegrass, avec des reprises du folklore norvégien.
(1) Soirée JazzLand, Bose Blue Note festival, New Morning, 31 mars, 21 heures.
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