Jean-Marc Chargois, 57 ans, a reconnu les faits à l’ouverture de son procès devant la Cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, mais n’a jamais prononcé le mot « viol ». C’est bien pourtant pour le viol de 22 patientes, entre 1994 et 2004, dans ses cabinets de Saint-Max et Pont-à-Mousson, qu’il a été condamné à dix ans de prison (l’avocat général avait requis 12).
« J’ai vu la souffrance des victimes, je n’en prenais pas conscience à l’époque », a expliqué le gynécologue, désormais interdit d’exercice. Avant que les jurés ne délibèrent, il a reconnu avoir « fait des saloperies », rapporte l’AFP. « Je me dois de dire pardon aux victimes pour ce que je leur ai fait subir, pour toutes ces souffrances. »
Deux premières plaintes contre le médecin, en 1996 et 2002, étaient restées sans suite. Jusqu’à ce que deux autres patientes, qui ne se connaissaient pas, dénoncent des gestes déplacés, ne s’inscrivant pas dans un examen gynécologique classique. Au total, une trentaine d’anciennes patientes, toutes plutôt jeunes, ont dénoncé les dérapages du gynécologue, qu’elles assimilent à des agressions sexuelles ou des viols. Celles qui ont témoigné ont évoqué des faits similaires : des touchers vaginaux anormalement longs et dans des positions particulièrement suggestives, des questions sur leur plaisir sexuel.
Selon les experts psychologues, l’accusé n’a pas une personnalité perverse, mais ils ont relevé une « détresse psychologique » et fait l’hypothèse selon laquelle les agressions sexuelles auraient eu valeur de « suicide social ».
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