IL Y A SIX semaines, le siège américain du groupe Blackstone a décidé de ne plus investir dans l'hospitalisation privée française. Depuis, la rumeur enfle au sujet d'une possible mise en vente du groupe hospitalier Vitalia, fondé et détenu par Blackstone. Vitalia, numéro deux de l'hospitalisation privée en France avec ses 46 cliniques, ne rapporte sans doute pas assez pour le géant américain secoué par la crise des subprimes, analyse un fin connaisseur du monde hospitalier.
D'ordinaire, Blackstone détient ses actifs en moyenne cinq ans. Pourquoi envisager de vendre Vitalia deux ans après l'avoir créé ? A la tête de Blackstone France, Jean-Baptiste Mortier livre ce commentaire : «On n'a aucune raison particulière aujourd'hui de céder Vitalia qui est un groupe en devenir avec un potentiel formidable. Mais comme on est sollicité avec insistance depuis un mois et demi par des groupes intéressés par une reprise, c'est normal qu'on réfléchisse à cette opportunité.» La vente sera rapide, promet Jean-Baptiste Mortier : «Ce sera réglé avant le 30juin, ou ça ne se fera pas.»
Les offres ne manquent pas. Blackstone dit avoir reçu «18marques d'intérêt» pour reprendre Vitalia. En provenance des quatre coins du monde, il y a là des industriels, des fonds d'investissement, des institutionnels, des groupes hospitaliers. Peu d'acteurs français dans le lot.
Le président de Vitalia, Christian Le Dorze, se dit serein : «Gérard Larcher pense que les groupes hospitaliers privés menacent la continuité des soins s'il n'y a pas de repreneur en cas de mise en vente. Qu'il se rassure: sa crainte n'est pas fondée.» D'accord pour changer d'actionnaires, mais pas à n'importe quelles conditions, nuance cependant Christian Le Dorze : «Il faut que l'acquéreur poursuive le programme de modernisation de Vitalia –regroupements, restructurations de plateaux techniques–, et qu'il s'engage à finaliser notre programme de croissance externe: 25cliniques souhaitent nous rejoindre, il faut poursuivre avec elles la discussion pour étendre notre implantation dans certaines régions.»
Jean-Baptiste Mortier, de Blackstone France, se fait rassurant. «L'éventuel repreneur devra poursuivre les efforts engagés par Vitalia, qui a fait le choix de ne pas s'implanter à Paris, Lyon ou Lille, mais à Guéret, Montluçon, Nevers, Clermont-Ferrand, Vichy. Il va falloir vérifier que l'acheteur a un projet médical. Il ne s'agit pas de tout démanteler demain matin.» La décision finale appartiendra toutefois au siège américain.
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