LES DIX-SEPT FICHES thématiques remises aux partenaires sociaux et aux syndicats médicaux par les directeurs de cabinet de Philippe Douste-Blazy et de Xavier Bertrand laissent à penser que la réforme de l'assurance-maladie, malgré un calendrier serré, reste dans le flou le plus complet.
En vingt et une pages, ces fiches balaient les trois grands chapitres de la réforme, à savoir la « gouvernance », « l'organisation et l'offre de soins », ainsi que l' « assainissement financier ». Mais, sur chacune des fiches, « le cadre général envisagé » se résume à une dizaine de lignes, tandis que « les points à préciser » renferment à chaque fois une batterie de questions dont certaines sont fondamentales, comme celle sur « la compétence (des gestionnaires de l'assurance-maladie) dans le domaine du médicament et de l'hôpital ».
« Faut-il prendre des mesures pour aider à la couverture complémentaire de la population (...) ? », interroge curieusement la fiche « accès aux soins », bien que le président Chirac ait déjà promis une telle aide.
Le chapitre « financement » se borne à confirmer les propos tenus par le Premier ministre sur France 2 en rappelant que le gouvernement « entend limiter au maximum l'appel à des recettes supplémentaires » et laisse ouverte la question des modalités de la gestion de la dette.
Incitations.
Les sujets qui tiennent à cœur aux médecins ne sont abordés que sous forme d'interrogations portant sur : les « libertés (à) donner aux professionnels de santé en termes de modes de rémunération » afin de « faciliter l'organisation du parcours de soins et le déploiement des réseaux », les éventuelles « incitations » pour les praticiens en vue de faciliter le déploiement du dossier médical partagé « d'ici à 2007 », les dispositifs à mettre en place pour favoriser une meilleure répartition de l'offre de soins, les « nouvelles modalités d'élaboration et de signature des conventions (à) envisager pour accroître la légitimité de cet instrument », les « modalités de contrôle des comportements des usagers et des professionnels », « l'opposabilité » à donner aux référentiels, la nécessité d' « intégrer une dimension d'obligation » dans les dispositifs de FMC et d'évaluation, ou encore les « modalités de négociation (des complémentaires) avec les professionnels de santé ». Bref, tout reste ouvert.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature