Le gouvernement recale un film de prévention du SIDA

Publié le 26/06/2001

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C OMME l'an dernier au moment de l'été, les pouvoirs publics ont souhaité mettre en garde la population sur les risques de l'infection par le VIH. En collaboration avec le Comité français d'éducation pour la santé (CFES), le ministère de la Santé s'apprête donc à lancer, à partir de la mi-juillet, une nouvelle campagne de prévention anti-VIH, reposant notamment sur la diffusion d'un film à la télévision

Selon l'association de lutte contre le SIDA, Act-Up Paris, ce film aurait été « censuré par le Premier ministre, Lionel Jospin, et son administration, sous les pressions de la ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance, Ségolène Royal ». Dans un communiqué, Act-Up explique que « cette campagne aurait le tort, selon eux, de présenter sous un jour trop cru diverses sexualités ».
Que voyait-on au juste dans le film incriminé ? « Plusieurs scènes faisant comprendre que quelles que soient les pratiques sexuelles, le risque est là et qu'il n'y a qu'une façon de se protéger », explique-t-on au service d'information du gouvernement (SIG), associé à la campagne, en ajoutant qu'il ne s'agissait là que d'un « projet ».
Projet recalé : les concepteurs de la campagne gouvernementale doivent revoir leur copie. « Lionel Jospin et Ségolène Royal préfèrent laisser parler leurs préjugés puritains et refusent de parler de sexe », insiste Act-Up, qui demande que « soient enfin mises en place des campagnes de prévention efficaces, c'est-à-dire des campagnes visibles, ciblées et qui parlent ouvertement des pratiques sexuelles à risque et des moyens de se protéger ». « Aujourd'hui, l'épidémie reprend chez les homosexuels. Elle explose chez les hétérosexuels, notamment les femmes et les migrants », rappelle l'association.
Durant l'été 2000, les pouvoirs publics avaient choisi pour thème de campagne « Le SIDA, on en meurt encore ». Une campagne nationale d'affichage avait précédé, au début de juillet, la diffusion à la télévision de trois films, mettant l'accent sur la vulnérabilité face au risque du SIDA. L'opération avait coûté 45 millions de francs.