LE GOUVERNEMENT vient de donner le coup d’envoi du processus d’organisation des élections aux unions régionales des médecins libéraux (Urml) en publiant l’arrêté attendu fixant la date de ce scrutin «au lundi 29mai 2006», soit six ans, jour pour jour, après le précédent . Comme nous l’avions annoncé dès le début de l’année (« le Quotidien » du 9 janvier), la date limite d’expédition des votes par les électeurs à la commission de recensement sera bien le 29 mai (les médecins votent par correspondance et ils doivent avoir reçu le matériel de vote au moins dix jours avant cette date). Le dépouillement devrait intervenir le 1er juin et la proclamation des résultats dans la foulée.
Une prochaine circulaire précisera l’échéancier exact du scrutin, conformément au décret du 14 décembre 1993 relatif aux unions.
Les listes électorales par collèges sont établies soixante-dix jours au plus tard avant la date du scrutin, soit le 20 mars. A cette fin, les caisses communiquent à la commission d’organisation électorale (COE) «quatre-vingt jours au plus tard avant la date des élections» (soit le 28 février) le nom et l’adresse des médecins libéraux qui exercent dans la région, en distinguant les médecins généralistes et les spécialistes. Les listes sont déposées à la commission d’organisation électorale au plus tard soixante jours avant le scrutin, en l’occurrence le 30 mars. Quant à la campagne officielle, elle devrait se dérouler entre le 15 et le 25 mai.
Audience.
Le calendrier officiel des élections met de facto l’ensemble des syndicats médicaux dans les starting-blocks. Ce scrutin de liste (proportionnel à la plus forte moyenne) est en effet le seul moment où l’audience des organisations syndicales dans la profession est mesurée de manière incontestable aussi bien chez les généralistes que les spécialistes (120 000 libéraux sont appelés à voter).
En 2000, la participation avait été de 54 %. Dans le collège des généralistes, la Csmf était arrivée largement en tête avec 41 % des voix, devant MG-France (31 %), le SML (16 %), le Smif (7 %) et la FMF (5 %). Chez les spécialistes, la Confédération avait écrasé la concurrence avec 60 % des suffrages devant le SML (22 %), l’Uccsf (7,5 %), la FMF (7 %) et le Smif (4 %).
Un an après l’entrée en application de la convention, qui décline le dispositif du médecin traitant prévu par la réforme Douste-Blazy, le scrutin sera lourd de conséquences. Parce qu’il risque de se transformer en référendum sur la convention et la réforme, le gouvernement et la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam) ne pourront ignorer les résultats. Le Dr Pierre Costes, président de MG-France, qui dénonce depuis des mois les conditions d’application des nouveaux parcours de soins, veut croire que le front des « anti » deviendra majoritaire pour «remettre tout à plat». Un des thèmes de campagne de MG-France est déjà annoncé : le rejet de l’ «inflation bureaucratique».
Très confiant dans l’issue du scrutin, le Dr Michel Chassang, président de la Csmf, estime de son côté que la confédération n’a «aucune raison de perdre son leadership, ni chez les généralistes ni chez les spécialistes». «Nous travaillons en ce moment pour l’avenir et les médecins le savent.»
En 1994 (MG-France) et en 2000 (Csmf), ce sont les principaux opposants aux réformes en cours qui avaient su convaincre une majorité de médecins et emporter la mise. Pour 2006, l’histoire reste à écrire.
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