HÔPITAUX et cliniques vont prochainement recevoir 383 millions d’euros. Il s’agit de crédits déjà accordés pour 2006, que le gouvernement avait gardés sous le coude jusqu’à présent. Le déblocage de cette enveloppe ne saurait tarder, conformément à ce qu’a annoncé le ministre de la Santé lors de la conférence tarifaire et budgétaire organisée avec les hospitaliers le 20 juillet dernier.
Une circulaire parue le 1er août précise le mode de répartition de cette somme, qui financera en partie la revalorisation du Smic, les comptes épargne temps, la décentralisation des formations paramédicales, ou encore le soutien aux établissements privés anciennement sous dotation globale.
Un passage de la circulaire a retenu l’attention des syndicats, notamment FO santé. Le ministre de la Santé, signataire du texte, recommande aux agences régionales de l’hospitalisation (ARH) de ramener dans les clous les établissements trop dépensiers, en les incitant «à s’engager dans des mesures de réorganisation concourant à un retour à l’équilibre». En clair, il s’agit de tenir le cap de la maîtrise des dépenses. «Tout en préservant la qualité et la sécurité des patients», précise la circulaire.
La fédération FO santé s’inquiète pour l’emploi : «La rationalisation des achats ne suffira pas à faire les économies demandées. Des établissements de santé sont d’ores et déjà obligés de ne pas remplacer les départs à la retraite, ou de ne pas renouveler les contractuels, expose Luc Delrue, secrétaire fédéral adjoint . Même si à ce stade il n’y a encore aucun licenciement, on redoute une baisse des effectifs. Les discours se multiplient en ce sens.»
Les crédits de mi-campagne promis cet été sont en cours de délégation aux ARH. Un montant quasi équivalent – 330 millions d’euros – reste en sommeil dans les caisses de l’Etat. Les établissements de santé ne verront la couleur de ce « reliquat » que plus tard, une fois le bilan du premier semestre 2006 dressé. Au regret des dirigeants hospitaliers, qui réclament plus de lisibilité. «Il faut stabiliser les règles du jeu en 2007, on comprendrait mal que ce tournis continue», déclare Michel Rosenblatt, secrétaire général du syndicat des cadres de direction rattaché à la Cfdt (le Syncass).
Le point sur le premier semestre 2006 sera réalisé courant septembre, au cours d’une nouvelle conférence tarifaire et budgétaire que va superviser Xavier Bertrand. Si les résultats ne sont pas conformes aux attentes, autrement dit si les dépenses hospitalières dépassent l’objectif fixé par le Parlement, le ministre de la Santé n’exclut pas une nouvelle baisse tarifaire pour l’ensemble des établissements de santé.
A noter : c’est à partir de demain, 1er septembre, que seront revalorisés les 80 tarifs hospitaliers «ciblés» par Xavier Bertrand cet été (chirurgie cardiaque, brûlés, obstétrique et néonatalogie, dialyse péritonéale, greffes). Une mesure visant à adapter ces GHS (groupes homogènes de séjour) «à une meilleure prise en charge des patients», explique le ministère.
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