C'EST UNE Demi-victoire. Un sursis, dirait plutôt Rachel Bocher, la présidente de l'Inph. Les médecins hospitaliers ont obtenu le report de la réforme de leur régime de retraite complémentaire obligatoire, l'Ircantec*, et l'ouverture de négociations sur le sujet.
Les quatre intersyndicats de médecins hospitaliers (CMH, CPH, Inph, Snam-HP), après avoir fait front commun contre le projet de réforme gouvernemental, ont reçu un courrier du ministre de la Santé, qui tente de calmer le jeu. « Il n'est pas question que cette réforme affecte les carrières et se traduise par une baisse des pensions de 40 % sur les droits futurs », écrit Xavier Bertrand.
Une concertation va donc s'ouvrir ; les intersyndicats de PH seront reçus par Jean Castex, le directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos), les 8 et 20 décembre prochains. Autre annonce répondant à une vieille revendication, les PH seront prochainement représentés au sein du conseil d'administration de l'Ircantec.
« Le gouvernement a entendu notre cri d'alarme », note avec satisfaction Rachel Bocher, pour qui la perspective d'un mouvement reste malgré tout « toujours présente ».
La CPH maintient son appel à une journée d'action.
Mais des quatre intersyndicats de PH, seule la CPH appelle à une journée d'action le 8 décembre prochain ; un préavis de grève sera déposé. « On va se précipiter aux séances de négociations, mais on reste méfiant, explique son président, le Dr Pierre Faraggi. Il est important de ne pas interrompre la mobilisation des PH sur le dossier des retraites. » Les trois autres intersyndicats attendent les négociations avant d'envisager un appel à la mobilisation.
Pouvoirs publics et organisations médicales trouveront-ils un terrain d'entente ? Pour Xavier Bertrand, il est « nécessaire » de réformer l'Ircantec afin d' « assurer à moyen terme le service des prestations ». « L'effort qui sera demandé aux affiliés du régime de l'Ircantec ne doit pas être supérieur à celui qui a été demandé aux autres catégories de cotisants, fonctionnaires ou affiliés au régime général », précise le ministre.
Le Pr Roland Rymer, qui préside le Snam-HP, ne dit pas autre chose. « Mais il faut trouver des solutions acceptables par tous ». « Notre carrière commence tard, elle est échelonnée sur vingt ans, et notre taux de remplacement est très bas », argumente Rachel Bocher, pour qui la retraite des PH doit impérativement être revalorisée. Le président de la CMH est d'accord : « Notre retraite est tout à fait insuffisante, c'est un des éléments clés du faible degré d'attractivité des carrières hospitalières », affirme le Dr François Aubart.
Le gouvernement attend un effort des PH, qui veulent voir leur retraite revalorisée. Les négociations sont-elles vouées à l'impasse ? Pour le savoir, rendez-vous le 8 décembre, jour d'ouverture des discussions à la Dhos.
* Ircantec : Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'Etat et des collectivités publiques.
Mobilisation des chirurgiens hospitaliers
Pour protester contre le retard pris dans l'application du volet hospitalier public du plan chirurgie, signé en septembre 2004, le collectif Chirurgie hôpital France (CHF) organise une journée nationale d'action le 8 décembre. Les chirurgiens des hôpitaux sont également appelés à ne plus participer à la permanence chirurgicale et à ne plus fournir de tableaux de gardes et astreintes, à compter du 1er janvier 2006.
La dernière manifestation des chirurgiens « publics » remonte au mois de septembre 2004, avant la conclusion de l'accord chirurgie. Quatorze mois plus tard, les accords n'ont pas été respectés, et la confiance s'est effritée. « Les chirurgiens sont excédés », met en garde le Dr François Aubart, membre du collectif.
« Certains engagements sont restés lettre morte, enchaîne le chirurgien. On assiste même à une mise en œuvre contraire aux engagements nationaux dans certains établissements, où les astreintes, par exemple, ont été diminuées au lieu d'être revalorisées. » Autre promesse non tenue : la réflexion menée cet été sur la constitution et le fonctionnement des équipes opératoires n'a pas été suivie de décisions concrètes. « Pendant ce temps, la situation de la chirurgie hospitalière continue de se dégrader de jour en jour. Une telle fragilisation est inacceptable », déplore le Dr Aubart.
> D. CH.
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