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DÈS L'ARRIVÉE à Strasbourg, la magie opère. La cité européenne séduit depuis toujours bien du monde. Et du beau. De ses illustres visiteurs, l'on peut citer Gutenberg, le jeune Goethe, qui y étudia, Louis XV, qui y épousa Marie Leszczynska, ou la future reine Marie-Antoinette, en route pour Versailles et reçue en 1770 par Louis de Rohan. Vingt-deux ans plus tard, un certain capitaine Rouget de l'Isle y écrira sa fameuse « Marseillaise ».
Strasbourg est une cité à la croisée des chemins, « Strateburgum », la ville des routes. Une croisée des chemins qui a vu la ville et toute la région plusieurs fois disputées des deux côtés du Rhin. Aujourd'hui, les temps sont sages et l'Alsace riche de son histoire et de ses cultures mêlées.
Point de départ pour une découverte de l'Alsace des plus beaux villages de France et des vignobles « grands crus », Strasbourg est une destination en soi.
Capitale régionale, la ville est inscrite au Patrimoine mondial. Avec son centre historique, sa cathédrale, ses canaux qui reflètent les façades colorées à colombages, elle est sans conteste l'une des plus belles cités européennes. Tout comme Jeanne Loesch, l'enfant du pays, qui aime et entretient la mémoire de sa ville, on parcourt le centre historique à pied.
A la découverte de sa cathédrale de grès rose des Vosges, édifiée à la gloire de Notre-Dame, l'un des plus beaux et harmonieux édifices de l'époque médiévale. Joyau fragile qui fut le plus haut de la chrétienté jusqu'au XIXe siècle, elle possède de fabuleux vitraux, un portail magnifiquement ciselé et une horloge astronomique célèbre qui fait défiler saints et apôtres. Fabuleux.
A ses côtés, se dresse la maison Kammerzell, l'incontournable hôtel-restaurant Baumann, qui propose la choucroute du même nom créée par le maître des lieux. Bien que l'endroit soit ultra-touristique, le « Kam » est l'une des tables préférées des Strasbourgeois. Cette maison de 1476 aux façades de bois sculptés et aux vitres de verre soufflé possède au rez-de-chaussée des fresques du peintre strasbourgeois Léo Schnug (« la Folie », « la Tentation », « le Dernier Repas »...). Non loin de là, on prend plaisir à flâner dans les rues pavées du quartier de La Petite France, là même où l'Ill se divise en cinq bras. On y découvre les façades des maisons ornées de lourds géraniums, dont celle de la maison des Tanneurs. Depuis l'embarcadère du splendide palais Rohan, sur un petit bateau-mouche, décor parfait de carte postale !
« Oh ! le beau jardin ! ».
De la route des crêtes des Vosges aux vallons alsaciens, les paysages s'harmonisent subtilement. Pour découvrir ce décor qui avait émerveillé Louis XV et lui avait fait dire « Oh ! le beau jardin ! », la route des vins, de Marlenheim à Thann, est l'un des plus beaux itinéraires à suivre.
Une route qui grimpe vers les hauts sommets boisés pour redescendre vers de larges plaines et qui est ponctuée de villages plus que visités tels que Kayserberg, village natal du Dr Schweitzer, dominé par les ruines d'un château impérial, ou Riquewihr, cette petite cité fortifiée de 1 200 âmes. L'ancienne propriété des comtes d'Eguisheim, l'un des villages fortifiés les mieux préservés d'Alsace, est célèbre pour ses prestigieux cépages du coteau de Schoenenbourg et pour ses magnifiques maisons à oriels du XVIe siècle, son musée du célèbre dessinateur et caricaturiste Hansi (1873-1951).
Une visite de cave s'impose. Celle des viticulteurs récoltants Bott Frères, à Ribeauvillé, au cœur des plus beaux vignobles d'Alsace. Une vingtaine d'hectares de vignes aux allées verdoyantes, une cave aux imposants foudres en chêne hongrois d'une famille qui souhaite maintenir les principes premiers de ses ancêtres. A déguster, le tokay d'Alsace pinot gris grand cru Gloeckelberg 2002.
Autre ville d'Alsace aux allures de carte postale, Colmar, aux maisons préservées des guerres, authentiques. Tout comme Strasbourg, la cité natale du sculpteur Bartholdi et de Hansi se visite à pied ou en barque à fond plat sur les canaux de la Petite Venise. La ville aux cigognes, aux winstubs (bars et restaurants) et aux enseignes signées Hansi compte beaucoup d'autres trésors, dont la maison Pfister, bijou architectural à oriel d'angle en bois finement travaillé, le quartier des Tanneurs de la Petite Venise et ses maisons étroites et hautes à pans de bois qui longent la Lauch. La maison des Têtes, dans la rue du même nom, belle demeure aux nombreux masques sculptés en façade, et bien sûr le musée d'Unterlinden, situé dans l'ancien couvent des dominicaines. Il abrite en sa chapelle l'œuvre monumentale de deux grands maîtres du gothique tardif, Mathias Grünewald et Nicolas de Hagueneau, le célèbre Retable d'Issenheim, chef-d'œuvre du début du XVIe siècle.
Dominant la plaine rhénane, il est un château médiéval qui souffrait de la ruine depuis la fin de la guerre de Trente Ans. Mais entre 1900 et 1908, l'empereur allemand Guillaume II de Hohenzollern entreprit, avec l'aide de l'architecte Bodo Ebhardt, de restaurer et de redonner toute sa superbe au château du Haut-Koenigsbourg. Un peu trop au goût de certains. Avec son chemin de ronde, son pont-levis, ses salles meublées, la « Vision de saint-Hubert » de la salle des Trophées peint par Léo Schnug, ce presque décor de cinéma donna des idées à Renoir qui y tourna son film « la Grande Illusion ».
L'Alsace pratique
HOTELS
. A Strasbourg :
- Maison Kammerzell et hôtel Baumann, 16, place de la Cathédrale, Strasbourg. Tél. 03.88.32.42.14, www.maison-kammerzell.com.
- Romantik hôtel Beaucour, hôtel de charme installé dans plusieurs maisons anciennes à colombages au 5 de la rue des Bouchers, tout près de la cathédrale. Tél. 03.88.76.72.00.
. A Colmar :
- Le Romantik hôtel Le Maréchal**** et son restaurant gastronomique, Petite Venise, 4-6, place des Six-Montagnes noires, 68000 Colmar. Tél. 03.89.41.60.32, www.hotel-le-marechal.com. Bâtie en 1565 et idéalement située, la maison à colombages et aux douces couleurs est sans doute, depuis le pont de Turenne, l'endroit le plus photographié de ce quartier romantique.
. A Thierenbach :
- Les Violettes, hôtel Romantik (Soultz), 68500 Jungholtz. Tél. 03.89.76.91.19, www.les-violettes.com). Dans un paysage à couper le souffle et à 20 minutes de Colmar et de Mulhouse, l'hôtel*** surplombe une basilique dédiée à la Vierge de l'Espérance, haut-lieu de pèlerinage. Flanqué d'une gentilhommière, l'hôtel aux neuf chambres typiquement alsacienne est chaleureux et raffiné. Sa table est également un must.
RESTAURANTS
- Le restaurant L'Horizon du Relais de la Poste, 21, rue du Général-de-Gaulle, 67610 La Wantzenau. Tél. 03.88.59.24.80, www.relais-poste.com
- La Ferme des Moines, Thierenbach, 68500 Jungholtz. Tél. 03.89.76.93.01 et www.lafermedesmoines.fr : une création de Philippe Bosc, enfant du pays et inventeur en France de la coiffure à domicile.
- L'Auberge Saint-Martin, l'empereur de la tarte flambée, 80, rue de la Liberté, 67600 Kintzheim (sur la route des vins). Tél. 03.88.82.04.78.
À VOIR, À FAIRE
- La route des vins et en particulier la visite de la fameuse cave à vins Bott Frères, viticulteurs depuis 1835, à Ribeauvillé. Tél. 03.89.73.22.50.
- La visite en barque de la Petite France à Strasbourg et de la Petite Venise à Colmar.
- La visite du château médiéval du Haut-Koenigsbourg.
- Le musée Unterlinden et son fabuleux Retable d'Issenheim.
- Boire un verre au Mango, 8, rue des Augustins, 68000 Colmar. Tél. 03.89.23.92.77. A trop marcher dans les pas du sieur Bartoldi, un petit réconfort s'imposera sans doute.
- A partir de la fin de novembre, Strasbourg et Colmar organisent leurs célèbres marchés de Noël. Incontournables.
RENSEIGNEMENTS
- Comité régional du tourisme d'Alsace, www.tourisme-alsace.com.
- Office de tourisme de Strasbourg, tél. 03.88.52.28.28, www.ot-strasbourg.fr.
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