Une délétion sur n’importe quel gène serait à l’origine de mutations en cascade ailleurs dans le génome. À l’image du jeu de construction Kapla, un tout petit stress à un endroit donné peut ébranler tout l’édifice, selon la propre formule des chercheurs de la faculté Johns Hopkins qui en ont fait la découverte. « La délétion de n’importe quel gène se traduit habituellement par l’altération d’un gène, parfois de deux, commente le Pr J.Marie Hardwick, pharmacologue à la faculté et auteur principal. Le fait de relier le gène initialement délété à celui secondairement muté nous a fourni toute une liste d’interactions génétiques, qui étaient en grande partie inconnues auparavant. »
Démêler l’écheveau des mutations en cascade
Ces observations appellent à une plus grande vigilance au cours des analyses génétiques, car un phénomène peut être attribué à tort à une mutation quand c’est en réalité la mutation secondaire qui est en cause. « Ce travail a le potentiel pour révolutionner la génétique des cancers, renchérit le Pr Hardwick. (...) Nous espérons que ces résultats sur la levure nous aideront à identifier les "premières" mutations au sein des tumeurs ».
Les chercheurs ont ensuite montré qu’il existe une grande diversité génétique entre les sous-lignées et la souche mère, mais aussi parmi les différentes sous-lignées entre elles, la même mutation initiale entraînant des mutations secondaires différentes. En revanche, dans une même lignée, le même stress entraîne les mêmes effets. Curieusement, les chercheurs ont constaté que la croissance altérée dans les sous-lignées était habituellement due aux mutations secondaires et que ces dernières étaient situées dans des gènes impliqués dans la survenue de cancers chez l’homme.
Molecular Cell, novembre 2013
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