Une collaboration entre les équipes de l'Agence des laboratoires vétérinaires au Royaume-Uni, de l'Institut Pasteur à Paris et de l'unité de séquençage des génomes de pathogènes du Sanger center a permis d'établir la séquence de l'intégralité du génome de Mycobactérium bovis.
Mycobacterium bovis est l'agent responsable de la tuberculose bovine. Cette maladie dévastatrice représente une véritable menace de survie pour les animaux sauvages dans de nombreuses régions du monde. Elle sévit également chez les races domestiques, occasionnant des pertes économiques considérables.
Chez l'homme, la transmission de l'infection par les bovins a été considérablement réduite depuis l'introduction de la pasteurisation du lait dans les années trente. Néanmoins, la tuberculose humaine provoquée par M. bovis reste d'actualité dans de nombreux pays en développement.
Le séquençage du génome de M. bovis avait été débuté en 1999, à la suite d'une augmentation rapide des cas de tuberculose bovine au Royaume-Uni. Les informations génomiques générées par ce travail devraient désormais permettre de développer les outils qui manquent toujours pour éradiquer cette maladie : il s'agirait, notamment, de tests diagnostiques plus performants, ainsi que de nouveaux vaccins.
Transmission de l'homme au bétail
L'analyse du séquençage remet par ailleurs en cause les anciennes hypothèses selon lesquelles M. tuberculosis, bacille de la tuberculose humaine, dériverait de M. bovis. En effet, le génome de M. bovis étant plus petit que celui de M. tuberculosis, il paraît plus vraisemblable que l'homme ait transmis la maladie au bétail ou bien que les deux micro-organismes aient évolué séparément à partir d'un ancêtre commun. Ce travail sur les applications postgénomiques de la séquence du génome, publié dans les « Proceedings of the National Academy of Sciences », amène donc à réviser les premières interprétations de la dynamique entre la maladie humaine et celle de l'animal.
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