L'AMYOTROPHIE neuralgique héréditaire (ANH), de transmission autosomique dominante, est relativement rare, affectant quelque 200 familles dans le monde. Mais la forme sporadique cliniquement identique, le syndrome de Parsonage-Turner, survient plus fréquemment, chez environ 2 à 4 personnes sur 100 000.
Cette amyotrophie neuralgique, également appelée neuropathie familiale du plexus brachial, est caractérisée par des crises douloureuses dans une épaule, un bras et/ou une main, suivie d'une paralysie totale ou partielle de la zone affectée. Ces symptômes disparaissent généralement en quelques semaines, mais la guérison peut parfois prendre plusieurs mois, voire plusieurs années. De nombreux patients ont également certaines anomalies faciales.
Des facteurs déclenchants.
Les crises douloureuses sont généralement provoquées par des facteurs externes comme une vaccination, une infection, une opération, ou même une grossesse ou un accouchement. La récurrence des crises et le déclenchement des crises par des facteurs de l'environnement rendent l'ANH unique parmi les neuropathies héréditaires. Elle pourrait donc constituer un modèle génétique pour des maladies sporadiques plus fréquentes comme les syndromes de Parsonage-Turner et de Guillain-Barré.
Kuhlenbaumer et coll., de l'université d'Antwerp, en collaboration avec des chercheurs des universités de Seattle et de Munster (Allemagne), ont étudié dix familles affectées d'ANH de diverses origines, dont l'affection était liée au chromosome 17 (17q25). Une analyse de ségrégation a permis de rétrécir le locus HNA à un intervalle contenant seulement deux gènes, dont le gène de la septine 9 (SEPT9). Trois mutations du gène SEPT9 ont été identifiées dans six familles.
La fonction de la septine 9 reste mystérieuse.
Les chercheurs ignorent encore quelle est la fonction exacte de la septine 9 dans le système nerveux périphérique, et pourquoi les mutations de son gène produisent l'ANH. Le fait que des mutations du gène de la septine 9 perturbent la division cellulaire pourrait peut-être expliquer pourquoi de nombreux patients affectés d'ANH présentent des anomalies du faciès. La septine 9 forme des filaments ; elle jouerait un rôle structurel dans la cellule. Enfin, la surexpression de son gène a été décrite dans des modèles murins de cancer du sein humain, ce qui indique qu'elle peut également être impliquée dans l'oncogenèse.
Il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement efficace pour l'amyotrophie neuralgique. Maintenant que le gène en cause est connu, les efforts peuvent s'attacher à découvrir le mécanisme moléculaire de l'affection, un mécanisme qui pourrait peut-être permettre de concevoir un traitement spécifique.
« Nature Genetics », 25 septembre 2005, Kuhlenbaumer et coll., doi : 10.1038/ng1649.
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