DES MILLIERS de manifestants ont défilé, samedi dernier, à Paris, contre « le retour du nucléaire » et le projet du nouveau réacteur EPR, le réacteur européen à eau sous pression. Les manifestants, plus de 15 000, selon les organisateurs, 5 800 selon la police, ont marché à reculons sur plusieurs centaines de mètres, avant de se retourner « vers une France nouvelle, dénucléarisée ».
« L'objectif est atteint : sensibiliser l'opinion publique sur les dangers de la relance du nucléaire », a déclaré Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, principal organisateur de cette manifestation. Selon le porte-parole de ce réseau, qui revendique la participation de quelque 650 associations, la manifestation était « centrée sur l'EPR, qui pourrait être le premier réacteur d'une longue série. C'est en fait une relance du nucléaire qui se profile devant nous ». Plusieurs dizaines de mouvements écologistes et antinucléaires européens, notamment allemands, néerlandais, espagnols et finlandais, appelaient à cette manifestation.
3 milliards d'euros.
L'EPR, qui devrait recevoir prochainement le feu vert du gouvernement, est appelé à remplacer à terme une partie des 58 réacteurs équipant les centrales françaises. Un premier exemplaire de ce réacteur, construit par le consortium franco-allemand Areva-Siemens, doit entrer en fonctionnement en Finlande en 2009. « L'EPR n'a aucune utilité, quel que soit le scénario d'évolution de la consommation énergétique », estime la directrice de Greenpeace France, Michèle Rivasi. « Avec les 3 milliards d'euros qui seront consacrés en France à la construction d'un démonstrateur (sorte de prototype) , on pourrait investir dans les énergies renouvelables et produire deux fois plus d'électricité », ajoute-t-elle, en dénonçant le fait qu'aucune expertise indépendante n'ait été menée sur la validité du projet.
Le président d'EDF, François Roussely, a affirmé pour sa part que, « en termes de sûreté, l'EPR est le réacteur le plus sûr qui sera jamais installé ». Selon lui, le gouvernement français devrait prendre la décision de lancer la construction du réacteur EPR dès cette année ou en 2005. Il a précisé que, dans les vingt prochaines années, le monde aura besoin « que l'on construise autant de moyens de production d'électricité que pendant tout le XXe siècle ».
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