A-t-elle présumé que le moment n’était pas des plus opportuns ? L’ARS du Languedoc-Roussillon a en tout cas décidé de reporter une réunion concernant l’organisation des soins qui devait rassembler, jeudi 18 décembre, les représentants des cliniques (FHP), des médecins libéraux (URPS) et des hospitaliers (FHF).
Ce même jour, l’ensemble des syndicats médicaux représentant la médecine libérale de ville et en clinique de la région a organisé une conférence de presse où les maîtres mots étaient tour à tour « retrait » ou « réécriture » du projet de loi de santé de Marisol Touraine. Les syndicats de médecins libéraux ont appelé à fermer les cabinets et à la grève des gardes entre le 23 et le 31 décembre. D’ores et déjà, les différentes organisations pronostiquent que la grève sera « fortement suivie ».
Les cliniques réclament une « égalité de traitement »
Les représentants des cliniques se sont insurgés contre les nouvelles conditions prévues dans le projet de loi pour l’éligibilité des cliniques au service public hospitalier (interdiction du secteur II).
« Ce que l’on demande, c’est une égalité de traitement. Pourquoi faudrait-il que l’ensemble des médecins soient en tarifs opposables dans le privé et pas dans le public ? », ont plaidé le Dr Jean-Luc Baron, président des présidents de CME du secteur privé, et Pascal Delubac, président de la FHP régionale. Défendant la cause des généralistes, le Dr Jean-Christophe Calmes (MG France) s’est pour sa part élevé contre la généralisation du tiers payant obligatoire, programmée en 2017 : « La plupart des généralistes n’ont pas secrétariat. Qui va aller vérifier, pour 23 euros, deux lignes de paiement auprès de 500 mutuelles et des différents régimes d’assurance-maladie ? »
Le casus belli du tiers payant obligatoire
Le président de l’URPS, le Dr Jean Mané (CSMF), enchérit : « Et on ne dit pas non plus qui va payer la participation forfaitaire d’un euro. »
Le nouveau service territorial de santé au public, prévu dans la réforme Touraine, fait redouter aux médecins libéraux une mise sous tutelle des agences régionales de santé (ARS).
« Je ne veux pas être dirigé par une ARS, fustige le Dr Marc Egoumenides (SML). Si j’ai fait le choix d’être libéral, c’est pour avoir une relation avec mon patient, pas pour dépendre d’une administration. »
L’ARS n’a pour l’heure pas communiqué sur le nombre de médecins qui seront réquisitionnés en région pour assurer la continuité des soins. À Montpellier, les cliniques conviennent que les urgences du CHU pourraient être « encombrées dans les deux heures », une fois la grève entamée.
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