Contrairement aux idées reçues, la consommation raisonnée de fromage n’est pas à interdire, même chez les patients à risque cardio-vasculaire.
Face à la montée en puissance de l’obésité et à ses effets délétères (diabète de type 2, syndrome métabolique, maladies cardiovasculaires…), les professionnels de santé prennent conscience du rôle essentiel de l’alimentation sur l’état de santé, de l’importance des recommandations alimentaires. Vis-à-vis du fromage, l’attitude du corps médical est celle du « tout ou rien » : recommandé chez les enfants, adolescents, les femmes enceintes, les femmes ostéoporotiques pour sa richesse en calcium, il est déconseillé pour ses teneurs en matières grasses chez les patients hypertendus, obèses, atteints de maladies cardiovasculaires, de troubles métaboliques.
Riche en protéines et en oligoéléments
Une étude menée en 2008 sous l’égide du CNIEL (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière) auprès 224 médecins généralistes et spécialistes, a cherché à appréhender leur réelle connaissance vis-à-vis du fromage pour comprendre leur attitude dans les recommandations diététiques. Il ressort que si l’apport en calcium est reconnu par tous, les autres qualités du fromage (apport en protéines, en sels minéraux, en vitamines, en ferments) sont largement sous estimés, méconnus. L’apport en matières grasses est critiqué pratiquement par tous les médecins. Le taux réel de matières grasses du fromage apparaît surestimé : les taux de matières grasses du camembert estimés en moyenne à 48 % par le corps médical, ne sont que de 22 %.
Par ailleurs, le lien entre consommation de fromage et augmentation du risque cardiovasculaire, à travers de récentes études, n’a pas été mis en évidence. Une relation inverse est même parfois retrouvée. Une étude menée sur des patients hypercholestérolémiques non traités, consommant 2 portions de camembert par jour (2 x 30 g /jour) n’a montré aucune altération du profil lipidique, notamment du LDL-c.
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