Ouvrir les fenêtres en hiver pourrait aider les patients à perdre du poids. Dans un article paru mercredi dans « Cell », Wouter van Marken et ses collègues de l’université médicale de Maastricht, au Pays-Bas, proposent d’utiliser l’exposition à un froid modéré plusieurs heures par jour dans le cadre d’une stratégie visant à réduire le poids d’un patient. Le contrôle de la température ambiante figure en effet parmi les changements des habitudes qui ont conduit à une augmentation de la prévalence de l’obésité en occident. « Nous chauffons et refroidissons nos habitations afin d’obtenir un maximum de confort tout en minimisant nos dépenses énergétiques nécessaires au contrôle de notre température interne », expliquent les auteurs dans leur introduction. Constatant le manque d’efficacité des méthodes basées sur l’augmentation de l’activité physique ou la diminution de la prise alimentaire, ainsi que l’absence de traitement médical satisfaisant, ils proposent donc une approche complémentaire.
Sortir de la zone de confort
Ils avaient observé lors de leurs travaux précédents que la sensation d’inconfort diminuait au bout de 10 jours d’acclimatation au froid modéré. Ils jugent qu’une exposition à des températures comprises entre 18 et 19 °C, plusieurs heures par jour, conduirait à une augmentation du métabolisme des graisses brunes tout en conservant un niveau de confort acceptable. Les physiologistes définissent en effet la zone de thermoneutralité comme étant la gamme de températures dans laquelle un mammifère maintient sa température corporelle sans avoir besoin d’augmenter son métabolisme, ou d’évacuer la température par sudation. Les limites de cette zone de thermoneutralité diffèrent d’un individu à l’autre, mais les patients peuvent subir des températures légèrement inférieures à la limite basse sans éprouver d’inconfort malgré l’augmentation de leur dépense énergétique.
Inégaux face au froid
Un corps qui frisonne multiplie par cinq son métabolisme basal. Une étude parue en 2004 dans « Physiological Reviews » démontrait également que la thermogenèse sans frisson régulait la température en puisant dans les réserves de graisses brunes. Les patients ne sont toutefois pas tous égaux devant ce mécanisme. Les métabolismes des personnes âgées, notamment, réagissent moins au froid modéré. Chez les personnes plus jeunes, le métabolisme basal augmente entre quelques pourcents et 30 % selon les individus. Les auteurs estiment que des modifications légères de l’environnement peuvent aider à la perte de poids ; ils mettent toutefois en garde contre certaines inconnues, principalement en ce qui concerne l’impact de l’exposition prolongée au froid modéré sur le système immunitaire.
Wouter van Marken et all, Cold exposure - an approach to increasing energy expenditure in humans, Trends in Endocrynology and Metabolism publication en ligne du 22 janvier
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