IL EST ADMIS que l'éradication virale n'est plus un objectif à moyen terme avec les antirétroviraux actuels. Comme le souligne le rapport 2004 du groupe d'experts, le nombre de molécules et de combinaisons d'antirétroviraux a beaucoup augmenté ; toutefois, une grande prudence s'impose quant aux combinaisons non validées et une simplification extrême des traitements ne doit pas se faire aux dépens de l'efficacité antirétrovirale. Sans oublier que le choix de l'association initiale ne repose pas exclusivement sur l'efficacité virologique mais doit prendre en compte plusieurs facteurs liés à la situation particulière de chaque patient. L'objectif du premier traitement antirétroviral est d'obtenir à court terme une charge virale au-dessous du seuil de détection. Or le traitement initial s'inscrit dans une perspective au long cours, d'où la nécessité de se préoccuper de la prévention de l'échec thérapeutique, lequel est lié à une mauvaise observance, à des interactions médicamenteuses ou à une puissance insuffisante de la combinaison antivirale utilisée. Autrement dit, si la puissance virologique des résultats initiaux reste un point essentiel, il est aussi important de tenir compte du niveau de barrière génétique de chaque molécule et de privilégier des traitements d'administration simples et bien tolérés afin de favoriser l'observance.
Quotient inhibiteur élevé.
Telzir, un nouvel inhibiteur de protéase potentialisé par une faible dose de ritonavir, a l'avantage de présenter un quotient inhibiteur élevé à 27,7 qui limite l'émergence de mutations (la concentration minimale mesurée de fosamprénavir est 27,7 fois au-dessus de la concentration nécessaire à l'inhibition de 50 % de la réplication du virus) et offre un schéma posologique simple :
1 cp de Telzir à 700 mg + 1 gélule de ritonavir à 100mg deux fois par jour, associé à d'autres antirétroviraux. Il s'agit d'un IP « boosté » sans contrainte alimentaire ni hydrique pour la forme de comprimé. A noter que Telzir sera bientôt disponible sous forme de suspension buvable pour les patients qui ont des difficultés de déglutition.
Solo et Contex.
L'efficacité clinique et la bonne tolérance du Telzir ont été démontrées dans deux études de phase III. Comme le montre l'étude Solo chez les patients naïfs, comparant Telzir/ritonavir [Telzir/r (1 400 mg/200 mg)] à nelfinavir 1 25O mg, associés à l'abacavir 300 mg/lamivudine 150 mg, à quarante-huit semaines le pourcentage de patients ayant une charge virale < 400 copies/ml était de 69 % dans le bras de Telzir et de 68 % dans le bras nelfinavir. Les échecs virologiques sont respectivement de 7 % et de 17 %, avec une faible émergence de résistance sur la gène de la protéase (respectivement 32 génotypes et 54 génotypes). Quant à la tolérance clinique, elle a été comparable (cependant, il y a eu moins de diarrhées sous Telzir) et il existe un faible taux d'anomalies lipidiques de grade 3-4, malgré l'association au ritonavir. Les données à deux ans chez les patients du bras Telzir confirment la persistance d'efficacité virologique et immunologique.
En ce qui concerne l'étude Contex chez les patients prétraités par IP et en échec virologique d'un ou deux IP, il ressort que Telzir fait partie des IP qui restent actifs sur la suppression virale de l'ARN VIH-1, vu la non-infériorité du bras Telzir/r au bras lopinavir/r.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires GlaxoSmithKline, avec la participation des Prs J.-F. Delfraissy (Kremlin-Bicêtre), F. Raffi (Paris) et Dr V. Martin-Campello (GSK).
Rapport 2004 sous la direction du Pr J.-F. Delfraissy « Prise en charge thérapeutique des personnes infectées par le VIH », Médecins-Sciences Flammarion.
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