Marc-Vivien Foé, le footballeur camerounais décédé le 26 juin au cours du match Cameroun-Colombie (« le Quotidien » du 2 juillet), souffrait « d'une cardio-myopathie hypertrophique du ventricule gauche ». Selon le procureur de la République de Lyon, Xavier Richaud, qui commentait les résultats des analyses effectuées après l'autopsie, la mort serait la conséquence d' « un effort violent ». Quant à la malformation, elle aurait été provoquée, selon le magistrat, par « une somme d'efforts dans la durée. Il y a eu une dégénérescence qui a provoqué un développement extrêmement important du cœur ».
Les footballeurs ne font pas partie des sportifs de haut niveau astreints au suivi longitudinal et à ses examens cardiaques (électrocardiogrammes d'effort et échocardiogramme). Mais Foé s'y était soumis comme joueur du club de Lens, puis de l'Olympique lyonnais. Selon le Dr Jacques Liénard, médecin de la Fédération française de football, ces examens avaient certainement mis en évidence une hypertrophie cardiaque. Celle-ci a cessé depuis des années d'être un motif d'inaptitude : « Le cœur gros du sportif n'est plus une contre-indication, a fortiori chez les joueurs africains dont on sait que la morphologie cardiaque diffère de celle du 2lanc », précise le médecin ; en outre, poursuit-il, « cette particularité ne semble pas devoir être corrélée avec une quelconque origine médicamenteuse ».
L'hypertrophie cardiaque, assure encore le Dr Liénard, ne saurait par conséquent expliquer la mort de Foé. Le joueur a, selon lui, été « victime d'un trouble paroxystique majeur du rythme ». Parmi les facteurs qui l'auraient favorisé, une anomalie ionique pourrait avoir été la conséquence de l'entérite dont, quatre jours avant sa mort, Foé avait souffert et pour laquelle il avait fait l'objet d'un traitement.
En tout état de cause, les analyses complémentaires de toxicologie et d'anatomie-pathologie effectuées dans un laboratoire de Lausanne par des spécialistes agréés par le Comité international olympique (CIO) ont montré « l'absence totale » de produits dopants, a souligné le procureur Richaud.
Dans ces conditions, la justice française estime avoir dissipé toute ambiguïté et levé le voile sur les causes de la mort quasi subite du joueur de 28 ans.
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