Moins de trois mois après avoir lancé son premier appel à projets, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme a attribué ses premiers financements. Lors de sa deuxième réunion, à New York, en présence notamment de Bernard Kouchner, l'un de ses initiateurs, le fonds a désigné les 40 projets qui vont recevoir des crédits, pour une valeur de 378 millions de dollars. Vingt et un autres projets devraient également être aidés rapidement, à hauteur de 238 millions de dollars, sous certaines conditions.
« Nous avons reçu bien plus de propositions que nous ne pouvons en financer au cours de ce premier tour », a souligné Andders Nordström, le directeur par intérim, en expliquant que la priorité avait été donnée à des projets « qui ont clairement démontré comment les nouvelles ressources aideraient à combler un trou budgétaire et permettraient d'atteindre un résultat ».
Le fonds a reçu 2 milliards de dollars en moins d'un an. « C'est un bon début, a commenté Philippa Lawson, qui représente les malades, mais il faudra bien plus pour combattre le SIDA, la tuberculose et le paludisme alors que des millions de vies sont en jeu. »
Un groupe indépendant
Un groupe indépendant de 17 spécialistes de la prévention, des soins, de l'éducation sanitaire ou du développement a évalué le projet et le bureau du fonds a eu le dernier mot. Cinquante-deux pour cent des projets retenus sont en Afrique, 13 % dans les Amériques, 14 % dans la région Pacifique, 12 % en Asie du Sud-Est et 8 % en Europe de l'Est et en Asie centrale. Le fonds s'est donné les moyens de vérifier que les crédits sont utilisés comme prévu et ont un impact mesurable. Quarante-huit millions vont aider la Chine à développer le programme DOTS contre la tuberculose.
En ce qui concerne le SIDA - 60 % des financements accordés -, 28 pays vont être aidés, 21 pour des projets incluant spécifiquement l'achat de traitements antirétroviraux. Face à la tuberculose, la Chine va recevoir une aide substantielle pour son programme national. Le Sri Lanka, la Tanzanie, entre autres, vont être soutenus dans leur lutte contre le paludisme.
Le Fonds mondial contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme est un organisme indépendant alliant public et privé. Son bureau réunit des représentants des pays donateurs et des pays receveurs, des agences internationales, des organisations non gouvernementales, du secteur privé et des malades. Il a annoncé, lors de sa réunion à New York, la nomination d'un directeur exécutif : il s'agit du Pr Richard Feachem, britannique d'origine, qui a été doyen de l'école de médecine tropicale de Londres et a travaillé à la direction de la Santé de la Banque mondiale ; professeur de santé internationale à l'université de Californie, il dirige actuellement l'Institut de santé globale.
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