LE CENTRE CÉRÉBRAL permettant le raisonnement et traitant de la résolution des problèmes subit une lente maturation qui se déroule pendant les deux premières décennies de la vie, pour atteindre son plein développement à l'âge de jeune adulte.
Une étude sophistiquée par IRM a été réalisée par des chercheurs de l'université de Los Angeles. Ils sont parvenus à comprimer un grand nombre d'images IRM prises à intervalles réguliers entre les âges de 5 et 20 ans chez un groupe de 13 enfants. Et les ont montées pour former un court film. C'est ainsi que l'on voit la matière grise évoluer en suivant deux vagues de croissance, pendant les dix-huit premiers mois de vie, puis juste avant la puberté, chacune suivie d'une régression allant de l'arrière vers l'avant. Ces mouvements semblent refléter la mise en connexion neuronale progressive qui se déroule au fil des ans avec un élagage synaptique nécessaire.
Maturation et acquisitions.
Ils remarquent que les étapes de la maturation des aires corticales suivent en parallèle les acquisitions cognitives et fonctionnelles.
Les aires responsables des fonctions de base (mouvements et sens) s'installent en premier (régions les plus externes en avant et en arrière du cerveau), suivies par celles impliquées dans l'orientation spatiale et le langage (lobes pariétaux). Le cortex préfrontal, qui gère les fonctions supérieures comme l'intégration des informations sensorielles ou le raisonnement, finissent leur maturation en dernier.
« La séquence de maturation suit également grossièrement l'évolution du cerveau des mammifères », estiment Nitin Gogtay et coll.
Les auteurs avaient découvert il y a quelques années chez les jeunes qui développent une schizophrénie avant la puberté une perte neuronale quatre fois supérieure à la normale dans les lobes frontaux. Ce qui leur a fait penser que la schizophrénie précoce correspondrait à une exagération du processus normale de maturation, « peut être en relation avec un élagage synaptique excessif ». Les autistes présentent à l'inverse un excès de croissance qui remplace la décroissance normale et suggère une étape défectueuse pendant le développement précoce.
Etude publie en ligne par les « Proceedings of the National Academy of Sciences. »
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