ENTRER dans le monde des pianistes de jazz est une chose relativement aisée, si la volonté est là. Se faire un nom est tâche plus ardue même avec de la technique et de la persévérance. Devenir une référence et un mentor tient souvent du miracle. Brad Mehldau a brillamment réussi cet exploit.
A 34 ans - et une quinzaine d'années de métier -, il s'est non seulement imposé comme l'un des meilleurs pianistes de sa génération, mais aussi comme l'une des figures majeures et incontournables du jazz moderne.
Découvert au sein de la formation du saxophoniste Joshua Redman au cœur des années 1990, entendu aux côtés de Lee Konitz, de Charlie Haden,de Wayne Shorter, de John Scofield ou de Charles Lloyd, il acquiert sa notoriété dès 1996 à la tête d'un trio absolument extraordinaire et d'une étonnante homogénéité, composé de Larry Grenadier (contrebasse) et Jorge Rossy (batterie). Un groupe qui permettra au leader d'affirmer et d'afficher une double personnalité : être à la fois un improvisateur éclairé aimant la surprise et la spontanéité, et respecter l'architecture musicale dans son essence. Ses excellents disques en trio témoignent de cette dualité.
Pourtant, c'est un défi encore plus difficile - et osé - que le jeune pianiste a voulu récemment relever : celui du travail en solo absolu. Plus de garde-fou, plus de filet, plus de bouée de sauvetage quand l'inspiration pourrait venir à manquer (les accompagnateurs) : le musicien seul face à son instrument. « Live in Tokyo » (Nonesuch Records/Warner Jazz) résume parfaitement cette nouvelle démarche du pianiste qui veut exploiter en direct cette communion avec son public. Il sera à Paris pour une série de concerts (1) dont une soirée (2) avec sa femme, la chanteuse hollandaise à découvrir, Fleurine.
(1) Sunset/Sunside - Espace Châtelet Victoria (19, av. Victoria, 75001 Paris) (01.40.26.21.25, www.sunside-sunset.com) - 1er et 3 février - 19 h 30 et 22 h.
(2) Idem - 2 février - 19 h 30 et 22 h.
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