CINEMA
DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE
RENEE CARTON
L' HISTOIRE a deux points de départ : l'univers de James Cain et ses héros à l'existence banale ; et une affiche du décor du « Grand Saut », tourné par les Coen en 1994, présentant les différentes coupes de cheveux des années 1940.
Le héros de ce film en noir et blanc, le hiératique Billy Bob Thornton, sera donc un coiffeur, dans l'éternelle petite ville de la province américaine, un coiffeur qui a envie de changer de vie, la sienne, avec les soirées bingo et les dîners entre couples ennuyeux, n'étant guère réjouissante.
Il y aura, comme dans toute série noire qui se respecte, même cinquante ans après la grande époque du genre, adultère, chantage et meurtre. Il y aura des personnages à chapeau mou plus tristes les uns que les autres, des créatures féminines pas aussi séduisantes qu'autrefois, des avocats peu inspirés et même une chaise électrique et des soucoupes volantes. Le tout raconté par un homme qui, en effet, n'a pas l'air d'être là, de vivre cette vie-là.
La distance avec les personnages, c'est celle des cinéphiles que sont les frères Coen. Pas question d'oublier qu'il s'agit d'un film, de mise en scène, de personnages. Tout droit sortis des productions hollywoodiennes des années quarante, ils n'existent pas vraiment et de toutes façons, on les a assez vus. Malgré le talent plus ou moins parodique des acteurs, Billy Bob Thornton, Frances McDormand, Michael Badalucco, Tony Shalhoub et James Gandolfini en tête.
Chouchous du festival de Cannes quasiment depuis leurs débuts (« Arizona Junior »), les frères Coen ont fini de nous surprendre. Et peut-être commencé à nous lasser.
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