Cédric Klapisch connaît ses classiques. Grand amateur de films policiers, admirateur de Melville, Huston, Scorsese..., il entraîne ses héros sur des chemins déjà très fréquentés, des Champs-Elysées mythiques à la Côte d'Azur en passant par la boîte de nuit ou la salle des coffres.
Ses héros ? Des anti-héros plutôt. Capables de réussir des coups mais foireux dans la vie quotidienne. Des Pieds-Nickelés pas très futés ni très sympathiques. De toutes façons, on ne saura pas grand chose sur ces personnages, sinon que trois d'entre eux ont fait de la prison. C'est la première habileté du réalisateur, auteur du scénario avec Santiago Amigorena et Alexis Galmot (déjà ses complices pour « le Péril jeune » et le moins convaincant « Peut-être »). Peu lui importe d'expliquer pourquoi Jean, Mouss, Freddy et Loulou sont devenus braqueurs. Pas de psychanalyse à trois sous (ni même à cent), pas d'explications psychologiques pour alourdir le fil du récit.
Dans un de ces films qu'a multiplié le cinéma français pendant la dernière décennie, le refus de la psychologie aurait pu s'exercer au profit d'un réalisme sordide. Klapisch a également évité cet écueil. Il sait, grâce aux films noirs hollywoodiens de la grande époque ou à Melville, que la mythologie se fonde sur la stylisation. Alors la violence est filmée comme une représentation, un jeu.
D'ailleurs, « Ni pour, ni contre... » est très amusant puisqu'on n'est pas obligé de prendre au sérieux ses protagonistes pas plus que ses affrontements sanglants.
Les acteurs sont à l'unisson : Vincent Elbaz, familier de l'univers Klapisch depuis « le Péril jeune », Zinedine Soualem, Simon Abkarian, l'excellent Dimitri Storoge se sont manifestement glissés avec délectation dans ces rôles qui leur font manier la maladresse et le revolver. Marie Gillain n'est pas moins à son affaire dans les transformations de son personnage.
« Depuis longtemps j'avais envie de faire un film policier, de retrouver la tradition du film noir et du film de gangsters et de l'actualiser, explique Klapisch. J'avais aussi envie de changer cette étiquette "sympa" qu'on accole à mes films tout simplement parce que je ne m'y identifie pas complètement. » Raté ! « Ni pour ni contre... » n'est pas le moins du monde antipathique.
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