CLASSIQUE
Consacré cette année au Canto mediterraneo, le vingt-deuxième Festival international de musique ancienne d'Ambronay (Ain) s'est achevé par deux jours de concerts qui affichaient un bel éclectisme.
S'il est admirable de remplir l'abbatiale un samedi soir sur le seul nom de la « Messe en ut mineur KV. 427 », de Wolfgang Amadeus Mozart, il est bien et courageux d'y ajouter deux uvres chorales contemporaines pour faire briller l'Ensemble vocal Lausanne, l'un des meilleurs churs d'Europe. Ainsi ceux venus pour Mozart ont pu découvrir « Lord », un court motet pour double chur, commande passée par Michel Corboz au compositeur Julien-François Zbinden auteur également du texte, belle construction en trois parties inspirée des spirituals américains. De même les « Cinq chants d'Ariel », d'après « The Tempest », de Shakespeare, du compositeur suisse Frank Martin, avaient belle allure sous la direction de Natacha Casagrande dans l'interprétation de ce chur d'une solidité sans faille. La « Messe en ut mineur », par l'Ensemble instrumental et vocal de Lausanne sous la direction classique et passionnée de Michel Corboz, permettait de découvrir un délicieux soprano, Malis Petersen, au timbre rayonnant dans le Kyrie initial qu'elle eut la bonté de bisser à la fin du concert.
Gérard Lesne à la hauteur
Remplir de nouveau la même abbatiale avec une uvre aussi austère que la cantate « Il Martirio de Santa Cecilia », d'Alessandro Scarlatti (1708), un dimanche après le sacro-saint déjeuner, est beaucoup plus difficile. Cependant, le public se pressait encore pour entendre Gérard Lesne et son Seminario Musicale pour cette première mondiale de l'uvre.
On reconnaît beaucoup de mérite à Il Seminario Musical pour avoir donné autant de relief dramatique à une uvre assez plate par son caractère répétitif, alternance de récitatifs fastidieux (en partie à cause de la prononciation déficiente des interprètes) et d'airs très standardisés. Gérard Lesne, toujours magnifique de timbre et de ton, s'était attribué le rôle d'Almachio à la fois juge et amant de la sainte martyre de la Foi chrétienne, dont il tirait le meilleur parti dramatique.
Doit-on pour autant accepter de la part des autres interprètes tant de laisser-aller vocal, des timbres aussi peu plaisants, des prononciations aussi indignes ? C'est d'autant plus étonnant que les publications discographiques du Seminario Musicale sont toujours exemplaires à cet égard. Ce jour-là, les solistes étaient indignes à la fois du festival et du public qui s'était massé pour les écouter.
Pour le concert de clôture, Vivaldi avait fait le plein encore autour du Concerto Italiano. Magnifique concert alternant des uvres instrumentales, concertos avec notamment la superbe flûtiste Laura Pontecorvo pour « la Noite », et vocales où l'on a pu entendre Sara Mingardo qui, si elle n'a pas la voix d'alto que lui attribue le programme du concert, a chanté avec une belle agilité, un timbre très émouvant et beaucoup de dramatisme le « Stabat Mater » et la cantate « Cesate omai cessate ». Le Concerto Italiano était remarquable, sous la direction experte de Rinaldo Alessandrini, qui dirigera l'an prochain l'Académie baroque européenne, rôle dévolu cet année à Christophe Rousset.
Festival d'Ambronay (04.74.38.74.00). L'an prochain, l'Académie baroque européenne sera dirigée par Rinaldo Alessandrini.
A la clé
Musique aux Bouffes-du-Nord
Le théâtre des Bouffes-du-Nord affiche en novembre une belle programmation musicale avec des concerts autour de Michel Portal les 12, 13 et 15, Richard Galliano avec le New York Quintet, le 14, et Jean-Marc Philips, violon, le 16, les Solistes de l'Orchestre de Paris, le 18, Sabine Meyer, le 25, et l'Ensemble InterContemporain, le 26.
Théâtre des Bouffes du Nord (01.46.07.34.50).
Ensemble contre le SIDA
Ensemble contre le SIDA organise pour la Journée mondiale contre le SIDA le 1er décembre à 20 heures (cette année est la vingtième de l'épidémie), un concert au théâtre du Châtelet par l'orchestre de Radio France, dirigé par Myung-Whun Chung, avec comme soliste la pianiste argentine Martha Argerich (Concerto de Schumann en la majeur).
Renseignements et réservations : Châtelet (01.40.28.28.40) et www.chatelet-theatre.com.
Michel Dalberto
Le pianiste français Michel Dalberto, qui vient de l'enregistrer pour RCA/BMG, jouera le 2 novembre au Théâtre des Champs-Elysées avec l'Ensemble orchestral de Paris le 22e Concerto de Wolfgang Amadeus Mozart, sous la direction de John Nelson.
Théâtre des Champs-Elysées (01.49.52.50.50).
Galas à Gaveau
La salle Gaveau rénovée sera le cadre de plusieurs galas en novembre : le 16, au bénéfice de la FAVA avec José Van Dam et l'Orchestre philharmonique de l'opéra de Nice (airs de Mozart et opéras français) ; les 26, 27 et 28 novembre, l'orchestre de Chambre d'Israël, dirigé par Philippe Entremont, avec les violonistes Salvatore Accardo, Jean-Pierre Wallez et Julian Rachlin et le violoncelliste Gary Hoffman joueront Bach, Vivaldi, Mozart et Mendelssohn ; le 7 décembre, au profit de Bone Marrow Donor, Vladimir Spivakof et Hélène Mercier donneront un récital de piano et violon.
Salle Gaveau (01.49.53.05.07).
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