Prévention

Le Dr Thuan Luong défend l’Inpes

Publié le 24/04/2012
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« Les campagnes de prévention sont efficaces ! » : tel est le credo que martèle de manière pavlovienne le Dr Than Luong, directrice générale de l’Inpes. Pourtant, les moyens qu’on lui accorde ne semblent pas être à la hauteur de la tâche qui est la sienne, à savoir « promouvoir des comportements favorables à la santé ». Avec une centaine d’agents et un budget annuel de 120 millions d’euros, l’Inpes part au combat sur le front de la prévention sanitaire avec de lourds handicaps. Et ne se voile pas la face : « Prenons l’exemple de l’obésité. Une campagne de prévention de l’Inpes nous coûte 3 millions d’euros, tandis que l’industrie agro-alimentaire peut consacrer 2 milliards d’euros pour promouvoir ces produits. » D’autant plus qu’en matière de prévention, la France n’est pas en tête de peloton des pays de l’OCDE : « Les dépenses publiques pour la prévention sont en moyenne de 3 % dans la zone OCDE, mais en France, cette moyenne est ramenée à 1,8 %. » Pas de quoi décourager cependant la présidente de l’Inpes, qui constate que la prise de conscience en matière préventive fait son chemin : « Depuis 1992, nous éditons chaque année un baromètre santé. Nous constatons que le comportement des Français évolue. Ainsi, il y a 20 ans, la consommation annuelle d’alcool était de 26 litres. Actuellement, nous n’en consommons plus que la moitié. » Pour ce faire, l’Inpes travaille de concert avec la HAS et les ARS en ce qui concerne les référentiels d’éducation thérapeutique, dont les arrêtés devraient être publiés prochainement. Mais aussi avec les collectivités locales en charge de la politique de la ville, tant il est vrai que la santé est aussi question d’environnement. « Nous menons également des actions pédagogiques sur la santé sexuelle à l’intention des enseignants. » Mais le principal acteur de la prévention reste, aux yeux de Thuan Luong, le médecin généraliste. « Deux tiers des médecins (63,2 %) abordent au moins une fois avec chaque patient la question de la consommation de tabac », comme le révèle le Baromètre Santé 2009. Sans oublier les ARS, qui désormais déclinent un schéma régional de prévention, auquel collabore l’Inpes, qui ne manque pas non plus d’apporter sa patte aux plans nationaux de santé publique. La prévention, l’avenir de la santé ?

Les auditions privées sont organisées par Décision Santé en collaboration avec La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP).
J.-B. G.

Source : Décision Santé: 284