Enquête
Le Dr José-Luis Sevillano ne cesse de se féliciter de son nouveau mode de vie : à 34 ans, ce médecin généraliste madrilène a quitté son Espagne natale en décembre dernier, las de n'y trouver que du travail précaire. Direction Tanus, un petit village du Tarn de 500 habitants.
C'est l'Institut européen de la santé (IES), contacté par la mairie de Tanus en quête d'un médecin, qui lui a proposé ce poste, après l'avoir formé au français pendant trois mois. Une offre « inespérée » qu'il s'est empressé d'accepter, lui qui « aime beaucoup la campagne » et qui recherche la stabilité de l'emploi.
Des habitants très accueillants
Pour le Dr José-Luis Sevillano, en effet, « la France, c'est l'espérance de trouver un emploi stable ». « En Espagne, explique-t-il, après dix années d'études couronnées de succès, je n'ai trouvé que des remplacements d'un jour par ci, trois semaines par là. Il faut attendre quatre ou cinq ans avant de décrocher un remplacement de plusieurs mois en hôpital, et en libéral. Les conditions de travail sont très mauvaises. »
Du coup, le Dr Sevillano n'a pas hésité une seconde l'été dernier après avoir lu l'annonce de l'IES dans la revue de l'Ordre des médecins de Madrid. « J'avais des restes de français appris à l'école, et une sympathie pour la France. Ce qui m'a incité à venir, c'est l'idée de pouvoir travailler tous les jours, de garder la main ; en Espagne, j'aurais perdu mon métier, ç'aurait été la mort de ma vocation. »
Depuis qu'il a posé ses valises à Tanus avec sa mère et son frère, en décembre dernier, José-Luis Sevillano ne cesse de se réjouir de l'accueil qui leur est réservé. La mairie, trop heureuse d'avoir retrouvé un praticien pour la commune, multiplie les aides pour faciliter son intégration. « Elle m'a offert le cabinet, des meubles, une partie du loyer de la maison, et une exonération de la taxe professionnelle pendant deux ans », précise le Dr Sevillano, qui attend avec impatience le bouclage des dernières formalités administratives avec le Conseil de l'Ordre pour commencer à exercer. « L'effort de la mairie mérite que je sois à la hauteur », dit le Madrilène, pas du tout effrayé de travailler seul en milieu rural. « D'une part, je suis soutenu par les confrères de la ville voisine. Et puis, les habitants de Tanus sont très accueillants, ils organisent une fête en mon honneur dimanche. Même si je ne parle pas bien le français, je vais me lancer à fond. Je préfère la lutte pour m'adapter à la langue et à la culture françaises que la lutte sur le marché du travail espagnol », conclut-il.
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