Le Dr Rey (UMESPE) : la mobilisation est très forte aussi chez les spécialistes

Publié le 09/01/2002
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LE QUOTIDIEN
Où en est la mobilisation en ce qui concerne le mot d'ordre d'application du dépassement exceptionnel d'honoraires pour exigence particulière du patient (DE) que vous aviez lancée il y a plusieurs semaines ?
Dr JEAN-FRANCOIS REY

Depuis quinze jours, l'exemple de la couverture médiatique du mouvement des médecins de famille a eu un gros effet sur la mobilisation des médecins spécialistes. Le mot d'ordre est devenu très suivi par les spécialistes exerçant en secteur I. Environ 30 % des gastro-entérologues appliquent largement le DE. Sur l'ensemble des spécialités, la moyenne est de l'ordre de 15 à 20 %. Certains députés ont posé aux URCAM des questions sur la légalité de nos actions. En retour, les URCAM leur fournissent des réponses gênées. En tout cas, je suis étonné de la réaction favorable et compréhensive des patients. Cela prouve bien le malaise dans le monde médical, où il n'y a eu aucune concertation.

Vous appelez depuis le début de la semaine les spécialistes à se mobiliser sur plusieurs autres actions. Quelles sont les plus importantes ?

La grève des vacations hospitalières à laquelle nous appelons devrait avoir un impact important auprès des pouvoirs publics, qui vont être obligés de faire des réquisitions. C'est pour nous un moyen de montrer que le secteur libéral contribue de manière significative au secteur public, alors que ces vacations se font dans le cadre d'un statut précaire (elles peuvent être remises en cause chaque année) et sont rémunérées de façon dérisoire (800 F par mois pour trois heures par semaine). Nous lançons également un mot d'ordre de grève de la télétransmission des feuilles de soins, qui a l'avantage de donner un petit ballon d'oxygène aux médecins qui ont pris du retard pour télétransmettre en raison du passage à l'euro. Enfin et surtout, nous souhaitons que tout le monde se prépare à suivre massivement le mot d'ordre de cessation totale d'activité que nous lançons pour le 23 janvier avec la CSMF, l'UNOF et la SML (NDLR : la FMF a aussi repris ce mot d'ordre). C'est l'ensemble de la médecine libérale qui doit bénéficier de la mobilisation de cette journée. Il faut s'attendre à une très forte participation des spécialistes.


Prévoyez-vous des actions au niveau local ou régional ?

Oui, d'ici au 15 février, le mouvement doit s'organiser région par région et spécialité par spécialité, chacune ayant toute liberté pour prendre des initiatives. Nous les incitons à préparer dans les semaines qui viennent des actions fortes et répétées. C'est déjà le cas des gastro-entérologues, qui prévoient à partir du 20 mars un arrêt total de l'activité de la spécialité pendant cinq jours, au moment même où se déroulera leur congrès annuel à Nantes.

Propos recueillis par Sabine de JACQUELOT

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7041