Pour la FMF (Fédération des médecins de France), c'est « non ». Pas question de participer à la rédaction d'une plate-forme commune avec la CSMF (Confédération des syndicats médicaux) dans l'optique de la prochaine réforme de l'assurance-maladie.
La proposition du Dr Michel Chassang (« le Quotidien » du 17 octobre), président de la CSMF, de défendre un projet unique de la médecine de ville au sein du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie (où il siège avec le président de MG-France en tant que représentant des médecins libéraux), trouve une fin de non-recevoir dans une lettre que vient de lui envoyer le président de la FMF, le Dr Jean-Claude Régi. Un courrier au ton vif et aux remarques mordantes dans lequel le Dr Régi décline tout net l'invitation du Dr Chassang au motif qu'il n'approuve pas les derniers choix syndicaux de la CSMF. Les reproches du Dr Régi sont formulés à mots tout ce qu'il y a de plus découverts : « Un choix de votre centrale pour le moins surprenant vient de tout bouleverser sur le plan stratégique. (...) La caution que vous avez apportée, contre toute attente, au règlement conventionnel minimal (RCM), le feu vert que vous donnez à plusieurs accords pour les médecins socialistes, montrent à l'évidence votre alignement sur la politique suivie par la CNAMTS [la Caisse nationale d'assurance-maladie, NDLR] , présidée par la CFDT, qui nous conduit à des forfaitisations, antichambre d'une étatisation. » Cette interprétation de la démarche confédérale est bien sûr, très loin, du credo de la FMF qui répète que « notre système de soins ne s'améliorera pas si, éternellement, on pénalise ceux qui soignent sans jamais remettre en cause la demande de soins ».
« Il faut, rappelle Jean-Claude Régi dans sa lettre, dissocier les honoraires des médecins des possibilités financières des caisses, redonner à la négociation conventionnelle l'esprit qu'elle avait à l'origine par un alignement ou une mise à niveau acceptable du tarif d'autorité sur le tarif d'opposition, et œuvrer pour une convention unique réunissant notre profession dans un projet libéral, en évitant toute politique d'accords contractuels par branche qui l'éloigne de cet objectif, rendre la convention équitable pour tous, par une possibilité de dérogation tarifaire, et la création d'un secteur d'activité unique à honoraires librement modulables. » Autant d'objectifs que la Fédération des médecins de France n'a pas l'impression de pouvoir atteindre en faisant alliance avec la CSMF. Ce qui a conduit son bureau à ne pas juger « opportun (...) d'élaborer conjointement une base de propositions communes », explique à son confrère le Dr Régi.
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