S I le Dr Pierre Haehnel, secrétaire général du Conseil national de l'Ordre depuis juin 1993, était élu président, ce serait assurément un « changement dans la continuité ». Et cela, malgré son profil de praticien libéral plutôt atypique parmi les nombreux médecins hospitalo-universitaires (dont le Pr Bernard Glorion) qui se sont succédé à la présidence de l'Ordre.
Le Dr Haehnel, radiologue cancérologue installé à Strasbourg depuis 25 ans, a déjà clairement affiché son intention de poursuivre la modernisation de l'Ordre qui a marqué la présidence du Dr Louis René (1987-1993) et l'ère Glorion (« le Quotidien » du 14 mai). « Le premier chantier, c'est la réforme de l'Ordre », a d'ailleurs rappelé le Dr Haehnel dans nos colonnes. Prévue depuis huit ans, la réforme des instances ordinales est incluse dans le projet de loi de modernisation sanitaire, sans cesse retardé, et devrait normalement, du moins l'espère-t-on, être examinée par le Parlement à l'automne prochain. Ce texte prévoit en particulier la création d'un conseil régional à vocation purement administrative et une amélioration des instances ordinales disciplinaires : non-cumul des mandats, instauration d'un sursis. Surtout, le conseil régional, tel qu'il existe aujourd'hui, doit être rebaptisé « chambre disciplinaire de première instance ». Elle sera présidée, fait nouveau, par un magistrat professionnel.
« L'adaptation de l'Ordre à l'informatique » constitue le deuxième chantier à venir, selon le Dr Haehnel. Après avoir repris la main sur le fichier informatisé des médecins, l'Ordre national a déjà procédé à sa mise en ligne sur son site Internet (http://www.conseil-national.medecin.fr). Il reste encore à l'Ordre à réaliser son projet controversé de fusion de la carte ordinale avec la carte à puce des professionnels de santé (CPS), qui sert à sécuriser et authentifier des documents électroniques tels que les feuilles de soins télétransmises à l'assurance-maladie ou tout message envoyé à un confrère par exemple.
Le troisième chantier, aux yeux de l'actuel secrétaire général de l'Ordre, est « la gestion de la compétence ». Le projet de loi de modernisation sanitaire charge d'ailleurs l'Ordre d'une nouvelle mission : veiller au maintien de la compétence des praticiens. Ce qui n'est pas une mince affaire, on en conviendra.
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