Les conclusions du « Grenelle de la santé » et les réactions du monde médical

Le Dr Pierre Costes (MG-France) : « Des pistes innovantes »

Publié le 16/07/2001
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S ATISFAIT. C'est le sentiment du Dr Pierre Costes, président de MG-France, à l'issue du second « Grenelle de la santé » réuni la semaine dernière par Elisabeth Guigou.

D'abord, parce que la réunion est restée centrée sur l'évolution du système de santé et n'a pas été embolisée par la présence des partenaires sociaux (patronat et syndicats de salariés). Ensuite, parce que le rapport des sages, dont la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a repris les grandes orientations, propose, selon lui, des pistes « innovantes » et des « éléments forts » concernant les rémunérations et les relations contractuelles. Enfin, parce que la recherche d'un nouveau mode de relations conventionnelles et de régulation n'empêchera pas la poursuite des négociations déjà engagées avec l'assurance-maladie, dont les résultats devront être présentés avant la mi-septembre au gouvernement.
Il s'agit, pour MG-France, d'engager des réformes « qui donnent du sens et s'inscrivent dans une approche globale ». Le Dr Costes souhaite une revalorisation des rémunérations des généralistes en négociant des majorations d'honoraires correspondant à un service médical rendu. Celui-ci peut concerner l'acte en lui-même, dont le contenu serait décrit et précisé, ou l'offre des soins, c'est-à-dire la localisation géographique, le personnel soignant ou les plages d'ouverture du cabinet.
Le président de MG-France, qui préfère cette revalorisation différenciée à une augmentation de la consulation de base, demandera toutefois que celle-ci passe à 18,5 euros (soit 121,3 F) pour rattraper l'inflation.
Quant à la nouvelle architecture conventionnelle, le Dr Pierre Costes constate qu'il n'y pas pour l'instant de consensus là-dessus et que c'est le gouvernement qui fera ses arbitrages. Son organisation est favorable à un socle conventionnel commun à tous les professionnels de santé assorti d'accords spécifiques comportant des éléments de qualité et de maîtrise médicalisée auxquels les médecins pourraient décider ou non d'adhérer.
C'est en souscrivant à ces accords que le médecin échapperait alors, selon le Dr Costes, à une régulation strictement économique de ses dépenses. Le président de MG-France souhaiterait également que le dispositif annoncé à l'automne reconnaisse les gardes comme une mission de service public et qu'un dispositif de rémunération de la coordination des soins dans le cadre de réseau soit mis en place sur les fonds du FAQS. Reconnaissant qu'il existe toujours un clivage entre son syndicat et la CSMF, il ne désespère pas « qu'ils se retrouvent un jour », même si, « quelquefois, il faut du temps pour se retrouver ».

Propos recueillis par Céline ROUDEN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6953