Le Dr Gérard Maudrux, qui vient d’être réélu à l’unanimité président de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf), tient à préciser qu’il n’est pas retraité comme indiqué dans notre édition du 27 septembre, mais a préféré démissionner à l’âge de 57 ans. «Je refuse de continuer à travailler à des tarifs désobligeants, à être obligé de mendier auprès de mes patients, à me faire insulter par voie de presse par les organismes sociaux, à me faire mépriser par les politiques», explique le Dr Maudrux dans une lettre ouverte «à nos dirigeants». «Une étude récente de la Caisse de retraite et de l’Ordre des médecins montre que les médecins, à tranches d’âge égales, se suicident trois fois plus que la population générale. Pour rester vivant j’ai décidé de me suicider professionnellement», poursuit-il. «Le stress de se voir traîner dans la boue est constant dans la profession. Pas de week-end ou un sur deux. Vie familiale et sociale perturbée. Ces conditions étaient acceptées dans des conditions matérielles plus faciles, ce n’est plus le cas aujourd’hui. [...] Les honoraires libres, j’y ai droit. Je peux demander plus, mais, vu les réactions, je refuse de passer pour un profiteur, pour un mendiant [...] Les conditions de travail se dégradent. Les contraintes administratives de plus en plus lourdes imposées par des gens qui n’ont jamais mis les pieds dans un bloc opératoire deviennent insupportables. Si les honoraires sont figés, les charges ne le sont pas. Et les dirigeants et les politiques affichent un mépris insupportable envers la profession. Je préfère m’en aller avant l’infarctus ou la honte.»
L’emploi du temps du Dr Maudrux devrait rester bien rempli puisqu’il conserve ses mandats de président de la Caisse d’assurance-maladie des professions libérales de province, d’administrateur du nouveau régime social des indépendants et d’administrateur de la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales.
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