L’outsider a gagné haut la main. Le Dr Jean-Paul Ortiz, 57 ans, vient d’être élu président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), à l’issue du vote du conseil confédéral, ce samedi après-midi, à Paris (avec 75% des voix).
Le néphrologue de Cabestany (Pyrénées-Orientales), également aux manettes de l’URPS « médecins libéraux » du Languedoc-Roussillon et du Syndicat des médecins de l’hospitalisation privée (SYMHOP), a largement battu le Dr Jean-François Rey, gastroentérologue à Saint-Laurent du Var, et qui était jusqu’à la semaine dernière président des spécialistes de la CSMF (UMESPE).
Le Dr Ortiz aura la lourde de tâche de succéder au Dr Michel Chassang, figure du syndicalisme, qui était à la tête de la première centrale de médecins libéraux depuis 12 ans.
Cette élection aussi large est une demi-surprise. Le Dr Rey, 66 ans, faisait figure d’héritier en raison des douze années passées aux côtés de Michel Chassang en tant que patron de l’UMESPE, la puissante branche des spécialistes confédérés. Le Dr Rey avait pris une stature supplémentaire en devenant président de l’UNPS (Union nationale des professionnels de santé) en juillet dernier.
Mais le Dr Ortiz, à l’issue d’une campagne discrète mais très méthodique, a finalement su convaincre une grande majorité de conseillers confédéraux qu’il pouvait être un président de « combat et d’espoir », incarnant une forme de modernité à l’heure où la médecine libérale se transforme rapidement. Un leader surtout capable de « garder le corps médical à l’abri des dérives bureaucratiques des tutelles, caisses, État et ARS », comme le stipule sa profession de foi.
Pas de rupture majeure
Le Dr Ortiz a habilement su mettre en avant l’ancrage régional, un atout fort alors que la CSMF préside l’immense majorité des URPS et que ces structures ont pris beaucoup d’importance dans la conduite des politiques de santé et les expérimentations. La semaine passée déjà, l’élection à la tête de l’UMESPE de Patrick Gasser (un autre président d’URPS) avait été perçue comme un signal positif pour Jean-Paul Ortiz...
Sa présidence ne marquera toutefois pas de rupture majeure puisque le Dr Ortiz, fidèle à la conception libérale et sociale de l’exercice médical, portera la stratégie déclinée dans le nouveau projet confédéral, adopté par la CSMF à l’unanimité en janvier. Certains estiment aussi qu’il faudra ouvrir davantage la Conf’ aux jeunes et aux femmes.
Les défis ne manqueront pas, délicats et immédiats : négociation interprofessionnelle sur les nouvelles rémunérations d’équipe, revendications tarifaires, contrats complémentaires responsables, évolution du contrat d’accès aux soins, extension de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP)... Autant de dossiers brûlants qu’il trouvera sur son bureau de président dès lundi !
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