L E Dr Claude Maffioli, président de la Confédération des syndicats médicaux français, organisation majoritaire chez les médecins de ville, dresse un bilan extrêmement négatif de ce deuxième « Grenelle de la santé ».
« Je n'attendais strictement rien et je n'ai pas été déçu. Il n'y a rien de positif, c'est du baratin », a-t-il déclaré à l'issue des neuf heures de discussions.
Pour le président de la CSMF, cette réunion n'a « en rien réglé le problème central à l'origine du conflit entre le gouvernement et les médecins, c'est-à-dire le bouclage comptable des dépenses de santé qui remonte à la réforme de 1996, amplifiée par la loi de 1999 ».
De ce point de vue, martèle-t-il, « rien n'a changé, c'est le même système qui perdure, on continuera donc à répéter que le problème majeur, c'est le bouclage comptable qui est refusé par les professionnels de santé ».
Le Dr Maffioli, qui refuse de « cautionner une évolution du système de santé sur le modèle anglais », ne croit pas non plus à la volonté du gouvernement de modifier rapidement le système de maîtrise des dépenses. « La ministre n'a pas dit que le PLFSS changerait quoi que ce soit dans ce domaine », a-t-il affirmé.
Si le président de la CSMF reconnaît que, au cours du Grenelle, « plusieurs choses, parfois intéressantes, ont été abordées comme la démographie, l'évaluation des pratiques ou les compétences », tout cela lui paraît « à la marge » par rapport au « point central » (la fixation de l'Objectif national d'assurance-maladie et les sanctions contre les médecins). « On nous a fait des propositions de groupes de travail ou pour étudier telle ou telle chose,à la limite, on en a rien à fiche », a-t-il enchéri.
Le Dr Maffioli a terminé son analyse sur cette métaphore : « On a eu l'impression d'habiller quelque chose pendant toute la journée mais quand on déshabille, franchement, on découvre quelque chose de pas très beau ! On a laissé le monstre... »
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