La rentrée du président de la Csmf

Le Dr Chassang : les revalorisations doivent entrer en vigueur

Publié le 09/01/2006
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C’EST un président de la Csmf très offensif que l’on a retrouvé en ce début d’année 2006 et qui a dressé pour la presse un bilan positif de l’année 2005 tout en s’inquiétant pour l’année 2006.

Michel Chassang tient à se féliciter de la réussite du parcours de soins et du fait que 70 % des Français aient choisi leur médecin traitant – dans 99,5 % des cas, rappelle-t-il avec un plaisir non dissimulé, un généraliste. Il montre du doigt les responsables de l’assurance-maladie qui ne facilitent pas, dit-il, la tâche des partisans de la convention médicale et de la réforme de l’assurance-maladie. Les bugs informatiques se multiplient, tonne-t-il, et les erreurs de télétransmission notamment empêchent une application efficace des textes tout en compliquant la tâche des médecins. D’où le conseil du président de la Csmf d’abandonner la carte Vitale et de revenir à la feuille de soins papier, comme au bon vieux temps. «C’est une recommandation que je fais aux médecins car il y a trop de problèmes pour que le système soit réellement performant.»

Mais à l’évidence, ce sont les difficultés rencontrées lors des négociations conventionnelles qui agacent le plus le président de la Csmf. Il n’accepte pas les réticences des dirigeants de l’assurance-maladie et notamment du directeur de l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (Uncam) à appliquer les revalorisations prévues par la convention pour 2006, c’est-à-dire la hausse de 1 euro de la consultation des médecins correspondants dans le cadre de la coordination des soins et la hausse de 3 euros des consultations des généralistes pour les enfants de deux à six ans. On sait que ces augmentations étaient conditionnées au respect des engagements de maîtrise médicalisée pour 2005, c’est-à-dire 998 millions d’euros. Or, pour le gouvernement comme pour les caisses, on est encore loin du compte.

L’activité des spécialistes.

«Faux, répète Michel Chassang. Nous avons bel et bien respecté nos engagements et si les statistiques ne le confirment pas, c’est que l’on ne prend pas en compte les transferts des prescriptions de l’hôpital sur la ville.» Conséquence : pour le président de la Csmf, la médecine de ville est encore une fois pénalisée par l’hôpital. D’où la revendication de la mise en place rapide de ces augmentations. «En tout état de cause, réaffirme Michel Chassang, nous les appliquerons au lendemain de la date anniversaire de la publication de la convention au ‘‘J.O.’’, soit le 12février prochain.» Mais, avertit encore Michel Chassang, il n’est pas question de renégocier ces augmentations. «Attention à ne pas casser la dynamique engagée par la convention», a encore prévenu le président de la confédération, qui, en revanche, est bien décidé à négocier une revalorisation dès 2006 de la consultation du généraliste, afin de la porter à 23 euros en 2007.

Enfin, le président de la Csmf s’inquiète de la baisse d’activité de certains spécialistes comme les dermatologues (– 10 %), les ORL (– 5 %), les gynécologues (– 4 %), les rhumatologues (– 3,6 %) ou les urologues (– 3,9 %). Tous les résultats ne sont pas disponibles, s’insurge Michel Chassang, qui somme le ministre de la Santé de donner des chiffres sur l’activité des spécialistes.

> JACQUES DEGAIN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7873