La descente aux enfers continue pour l'ancien ministre du Budget, coupable de détenir un compte bancaire caché à l'étranger. Ce mardi 16 avril, le Dr Jérôme Cahuzac a annoncé sur BFMTV qu'il démissionnait de son mandat de député du Lot-et-Garonne, après avoir été contraint de quitter le gouvernement et banni du Parti Socialiste. « Aujourd'hui en conscience, j'estime que la gravité de cette faute ne me permet pas de rester parlementaire », a-t-il déclaré devant les caméras.
Le chirurgien a fait son mea culpa, reconnaissant qu'il avait trahi ses amis et regrettant d'avoir créer « un tel désordre dans le pays ». Le président Hollande était-il au courant de l'existence de ce compte caché ? « J'ignore quel était son degré de connaissance, a répondu Jérôme Cahuzac, mais je ne lui ai pas dit la vérité. » Il estime son retour à la vie publique « infiniment peu probable ».
Pas de conflit d'intérêt, affirme le Dr Cahuzac
Suspecté d'avoir entretenu des liens troubles avec l'industrie pharmaceutique, l'ex ministre a donné sa version des faits. Les fonds détenus sur son compte étranger provenaient, selon Jérôme Cahuzac, de son « travail », d'« une activité légale auprès d'entreprises de santé et de laboratoires pharmaceutiques » exercée après son départ du ministère de la Santé en 1991 et jusqu'à son élection comme député à Villeneuve-sur-Lot en 1997.
« Dans le cadre de mon travail, j'ai eu à oeuvrer avec des laboratoires pharmaceutiques, plus généralement avec des entreprises de santé. Et je l'ai fait après avoir quitté le ministère, c'est-à-dire après la démission du gouvernement de Michel Rocard et donc après la démission de Claude Evin », a insisté Jérôme Cahuzac.
Il a réfuté toute « confusion des genres » et tout « conflit d'intérêt », car, a-t-il affirmé, il avait fait son « travail le plus honnêtement possible » quand il était « au cabinet de Claude Evin ». Après, « alors même que j'étais libre de tout engagement, j'ai décidé de mettre une technicité auprès d'entreprises de santé le plus légalement du monde », a-t-il expliqué.
« Je suis élu en 97. A partir de 1997, je n'accepte plus aucune mission. Et à partir de 1998, la société de conseil que j'avais créée ne réalise plus un franc de chiffre d'affaires », a assuré le ministre déchu. Durant ses années de conseiller au ministère de la Santé, « il n'y avait pas de relations troubles (avec les laboratoires), il y avait des relations extrêmement difficiles, précisément parce qu'il n'y avait pas de relations troubles ».
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