Le Dr Nicolas Bonnemaison, soupçonné de sept cas d’euthanasie à l’hôpital de Bayonne, reste en liberté, vient de décider la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau. Il est toutefois sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’exercer la médecine, de prendre contact avec des membres de son ancien service et de résider dans les Pyrénées-Atlantiques.
La décision fait suite à l’appel interjeté par le parquet de Bayonne après le maintien en liberté du médecin, mis en examen pour « empoisonnements sur personnes particulièrement vulnérables ». Une cinquantaine de sympathisants étaient venus le soutenir pour entendre cet arrêt. Le Dr Bonnemaison, recroquevillé sur sa chaise et étreignant la main de sa femme en attendant la cour, visiblement très ému, a seulement demandé à ce groupe de cesser d’applaudir lorsque le président de la chambre de l’instruction, Michel Treilles, a lu la décision.
Lors de l’audience, mardi dernier, l’urgentiste de Bayonne avait laissé entendre qu’il avait agi en lien avec les familles, dont aucune n’a porté plainte contre lui. « Dans le cadre de la fin de vie, on vit des choses fortes avec les familles. Souvent ça se fait dans un regard, une poignée de main », avait-il expliqué. Le médecin a affirmé qu’il ne chercherait en aucun cas à fuir ses responsabilités et qu’il désire s’expliquer sur ce qui s’est passé.
Il devra le faire aussi devant ses pairs. L’Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques, au vu des éléments portés à sa connaissance, a refusé de porter plainte contre lui, contre l’avis de son président, qui a démissionné. Mais le Conseil national de l’Ordre devrait ce mercredi suivre l’avis de son bureau et porter plainte devant la juridiction disciplinaire de première instance pour violation de la loi Leonetti et des articles 37 et 38 du code de déontologie médicale (soulagement des souffrances, limitation ou arrêt des traitements et soins aux mourants).
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