LE QUOTIDIEN
Le décret d'application sur le dispositif de FMC obligatoire (prévu par la loi sur les droits des malades et la qualité du système de santé) n'est toujours pas paru.
Dr PHILIPPE BONET
Il y a eu des difficultés entre le ministère et les syndicats autour de la composition des futurs conseils nationaux de FMC [chargés de fixer les orientations de la FMC] et de la représentation syndicale, surtout du côté hospitalier.
Comme je l'ai précisé au nouveau cabinet ministériel, étant donné toutes les difficultés rencontrées depuis 1996, il est capital que le système de FMC obligatoire se mette en place pour le 1er janvier 2003. Symboliquement, c'est majeur. J'espère donc que la parution du décret d'application et les nominations, aux niveaux national et régional, seront faites en temps utile.
J'ai également réaffirmé que, le système étant suffisamment délicat à mettre en place, la multiplication des structures est une hérésie [il y aura trois conseils nationaux de FMC, un pour les médecins libéraux, un pour les praticiens hospitaliers et un pour les autres médecins salariés]. Les règles du jeu doivent être identiques pour tous, quel que soit le mode d'exercice des médecins. La diversité des modes de financement ne justifie pas la mise en place de trois structures parallèles qui sont d'une lourdeur épouvantable. On peut imaginer, en revanche, qu'il y ait une seule structure, au niveau national et au niveau régional, divisée en trois sections.
Adapter les référentiels
Quel est l'enjeu de votre assemblée générale du 15 juin ?
Il est plus que probable que nous confirmions, dans les mois qui viennent, notre engagement par rapport aux recommandations, aux référentiels de tous ordres. Il semble de plus en plus important aujourd'hui que la FMC s'articule autour des recommandations de bonne pratique ou des référentiels quand ils existent. C'était difficile à envisager, il y a huit ans, quand les RMO [références médicales opposables] ont surgi dans le paysage, car elles étaient alors d'abord perçues comme un nouvel outil de coercition. De plus, dans un but d'efficacité, les caisses et les syndicats signataires de la convention médicale avaient opté pour des formulations de RMO extrêmement brèves, voire lapidaires, et négatives. Ces RMO, défendues par certains syndicats et décriées par d'autres, n'avaient pas de valeur scientifique aux yeux de beaucoup de médecins.
A l'UNAFORMEC, nous nous donnons comme mission de dire aux médecins : « Il y a un réel travail scientifique derrière les référentiels, les recommandations de bonne pratique ou les conférences de consensus. » Ces outils ne peuvent en aucun cas être ignorés aujourd'hui par les praticiens. D'autant que, si, demain, les médecins ont un conflit juridique ou judiciaire avec des patients ou leurs familles, il est plus que probable que les avocats de ces derniers s'empareront de ces recommandations et demanderont éventuellement aux médecins pourquoi ils ne les ont pas respectées.
Que peut faire l'UNAFORMEC en la matière ?
Je compte proposer à notre assemblée générale de mettre en œuvre un recueil de pratiques des participants aux formations dans les associations de FMC. A partir de cette base, même éventuellement succincte, on pourra aider les confrères à confronter leurs pratiques réelles aux référentiels et aux recommandations, quand il y en a, puis à se former s'ils constatent des écarts injustifiés. C'est une démarche qui nous semble intelligente. Nous pensons, grâce au réseau associatif, contribuer à l'appropriation des référentiels par les praticiens de terrain. Ce qui fait l'originalité de notre démarche, c'est que nous leur demandons de contribuer à l'évolution de ces référentiels et à l'adaptation des recommandations. Je fais partie des médecins qui pensent que ces référentiels apportent rarement des réponses claires aux questions qu'ils se posent tous les jours. Nous pensons que le réseau associatif a aussi un rôle capital à jouer dans ce domaine.
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